Bien sûr. La LDT (lance petit débit sur dévidoir) a été un outil largement suffisant pendant de nombreuses décennies. A l'époque, les secours arrivaient alors que tout était embrasé ou face à des feux qui ne possédaient pas une grosse réserve de combustible. Désormais les secours arrivent plus vite, sur des feux qui sont encore dans leur phase de croissance, phase qui s'allonge à cause de l'isolation. En plus, les embrasements sont plus violents car les habitations contiennent de plus en plus de combustible. Le document « Eau et feu » (voir rubrique téléchargement) fait une bonne étude de cette évolution. La LDT a donc été suffisante durant de nombreuses années, mais l'évolution des secours et de l'habitat font que cette lance est désormais insuffisante et même dangereuse tout comme la HP Belge ou les Booster Line Anglo-Saxonne.

Dans un local, il y a globalement deux types de feu. La chaise qui brûle est un objet, sur lequel le porte-lance agira en dirigeant sa lance sur deux axes : haut-bas et gauche-droite. La distance vis-à-vis de l'objet importe peu, puisque l'eau frappera l'objet et y restera. Nous sommes donc ici dans une vision en deux dimensions (feu 2D). Mais cette chaise va émettre de fortes fumées, très combustibles. Elles vont occuper le volume du local. Pour les refroidir, il faudra faire attention aux deux directions habituelles de la lance (haut-bas et gauche-droite) mais faire attention également à la distance (proche - éloigné) afin que l'eau atteigne les fumées, sans heurter les parois. Ce feu est un feu « volumique » donc un feu 3D. En schématisant, nous pouvons dire que l'objet c'est un feu 2D, tandis que les fumées combustibles sont un feu 3D.

Le pulsing se fait dans les fumées, donc dans un combustible gazeux. Pour refroidir les fumées, il faut envoyer de l'eau qui devra rester en suspension en l'air pendant un temps assez long pour rester longtemps en contact avec la chaleur. Il faut donc des gouttelettes d'eau assez légère donc d'un petit diamètre. De plus, ces gouttes de petit diamètre vont s'évaporer assez facilement ce qui va amener deux avantages : d'abord un grand refroidissement car c'est l'évaporation de l'eau qui absorbe le plus d'énergie. Ensuite une disparition rapide de ces gouttelettes, donc avant qu'elles n'atteignent les murs. Cela évite la production excessive de vapeur. Afin d'obtenir tout cela, il faut une lance sur tuyau de 45, dont le débit est réglé au minima, donc à 100 ou 150lpm suivant les modèles.

Il n'y en a pas vraiment. Le test du plafond a pour objectif d'envoyer des gouttelettes en l'air pour voir si elles s'évaporent totalement (plafond chaud) ou si l'eau retombe (plafond froid). Le pulsing c'est à peu prés la même chose, sauf que l'on considère que le test se fait « à l'arrêt » tandis que le pulsing est une action de progression (on pulse à l'arrêt mais dans l'idée d'avancer). Dans la réalité, une fois le test effectué, nous progressons et lorsqu'il y a du pulsing, le porte-lance regarde également si l'eau retombe ou non. L'opération va donc consister à pulser, regarder le résultat, progresser, pulser, regarder le résultat etc?

D'abord éviter de repulser au même endroit car la zone que vous venez d'arroser s'est refroidie. En pulsant au même endroit, vous allez donc envoyer de l'eau dans un endroit déjà refroidi et il est quasiment certain que des gouttelettes retomberont, vous faisant alors croire que le ciel gazeux est froid, ce qui est faux. Il faut repulser, mais à côté du premier endroit. Idéalement, un coup au centre, un coup à gauche, un coup à droite. Déjà, en étant un peu attentif, vous devriez sentir un refroidissement de l'ambiance. Si ce n'est pas le cas, repulser dans le plafond de fumée. Si l'eau ne retombe toujours pas et que l'ambiance thermique se dégrade, battez en retraire tout en pulsant dans les fumées. Si par contre l'ambiance thermique s'améliore alors avancez en pulsant. Il ne faut pas se contenter de dire "l'eau retombe, c'est bon": il faut observer et surtout regarder la réaction du plafond gazeux en comparant "avant" et "après" le coup de lance.

Non. Evidemment, il est sûrement plus facile de revenir en tirant la victime, sans la lance. Mais réfléchissons un peu : nous sommes dans un local avec un plafond, donc avec une surface qui va diriger les fumées, et celles-ci vont aller vers la sortie. Or c'est également vers la sortie que nous nous dirigeons. Nous allons donc reculer, lentement à cause de la victime et si les fumées nous rattrapent et s'embrasent, si nous n'avons pas notre lance, nous ne pourrons rien faire. La solution consiste à placer la victime entre le Chef et l'Equipier du binôme (voir l'article sur la progression). Ensuite le binôme ressort, toujours à genou et en marche arrière. Le Chef, qui reste donc entre le feu et la victime, recule en pulsant donc en contenant les fumées, tandis que son Equipier déplace la victime et retire la lance. L'autre raison c'est qu'une fois la victime mise en sécurité, il faudra retourner dans le local. Or, si lance est restée sur place, cela veut dire qu'il faudra progresser soit avec une autre lance et donc commencer à encombrer les lieux avec deux établissements, soit progresser sans lance jusqu'à ce que l'on retrouve la lance qui est resté à un endroit proche du foyer. Sachant que le feu de local est un feu à progression rapide, il y a des chances que l'on ne réussisse plus à aller jusqu'à la lance car le feu aura certainement pris de l'ampleur.

Oui. Il y a certainement des fumées chaudes et celles-ci peuvent masquer les roll-over. Il est donc préférable de pulser dans les fumées, ne serait-ce que pour les refroidir ce qui permettra de travailler dans une atmosphère plus agréable.