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Pédagogie et formation

Développement du feu dans un compartiment - Partie II
- Paru le 24/11/2006
- Déjà lu 27865 fois.

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Tactique et Pratique bulletArticle: Carl Von Clausewitz - Et l'incendie?


L'étude des phénomènes de Progressions Rapides du Feu aboutit théoriquement à une compréhension de ceux-ci. Mais cette compréhension doit servir des buts bien définis. Dans le cadre des sapeurs-pompiers, se contenter d'une simple curiosité intellectuelle ne peut évidement pas suffire. Comprendre les phénomènes doit avoir pour but d'amener des solutions opérationnelles et entre autres des solutions d'usage des lances. Ceci étant, une fois le personnel formé au niveau "usage des lances", il restera à atteindre un niveau que l'on peut considérer comme tactique, c'est à dire un niveau visant à définir l'utilisation des hommes et des moyens que ces hommes savent utiliser, en vue d'obtenir un résultat plus global: réaliser l'extinction d'un incendie ce n'est en effet (du point du vue commandement) que la mise en oeuvre d'humains, sachant manier des outils.

La longue suite d'articles sur la tactique a commencé à traiter de ce sujet. Cette fois, nous ferons un petit détour vers un ouvrage militaire afin de voir si nous pouvons en tirer quelques informations.

Carl Von Clausewitz
Si nous admettons que l'aspect "pratique des lances" est résolu (ce qui est cependant loin d'être le cas), il reste à atteindre le niveau supérieur. La suite d'articles "Tactique" a démontré que la mise au point d'une méthodologie applicable à tous les cas, donc sur tous les secteurs d'intervention, était possible.

Il est intéressant de constater que ce principe, apparemment totalement sur-réaliste, est en fait parfaitement adopté d'un point de vue militaire. Il fait en quelque sorte référence, plus ou moins directement à des notions qui apparaissent pour la première fois dans l'ouvrage de Carl Von Clausewitz "De la guerre".

Né le 1er juin 1780 à Magdebourg et décédé le 16 novembre 1831 à Breslau, Clausewitz est le premier à avoir écrit un véritable ouvrage de stratégie et de tactique militaire.

La quatrième de couverture de la traduction de Laurent Murawiec indique "Il y a un avant et un après Clausewitz. Jusqu'à la publication de cet ouvrage, en 1832, le littérature militaire était descriptive". Avant la parution de cet ouvrage, la littérature militaire se trouvait donc dans le même état que les actuels descriptifs d'accidents chez les sapeurs-pompiers: des descriptifs, mais pas de questions sur l'impact ni sur la responsabilité des intervenants (responsabilité au travers d'actions conscientes ou inconscientes).
Carl Von Clausewitz

Cette analyse et cette détermination des responsabilités sont un des premiers points développés par Clausewitz qui, avouons-le, n'a pas sa langue dans sa poche.

Un ouvrage hermétique
L'ouvrage de Clausewitz est particulièrement difficile à lire. Il fait parti des quelques ouvrages militaires auquel beaucoup de personnes font références, mais sans les avoir totalement étudiés. Nous comprenons rapidement que le sujet est vaste et assez flou et que, pionnier en la matière, Clausewitz a un peu de mal à structurer ses idées. Ceci rend la lecture difficile, d'autant que l'ouvrage est inachevé. Nous pouvons imaginer que si Clausewitz avait vécu quelques années de plus, il aurait sans doute amélioré la structuration de l'ouvrage pour en rendre la compréhension plus aisée.

Toujours est-il que de cet ouvrage, ressortent 4 points, parfaitement adaptables à l'incendie.
  • La notion relative de victoire et de défaite
  • La notion de brouillard de la guerre
  • La notion de friction
  • La notion d'effet majeur

Première notion: la relativité de la victoire

"Nous avons perdu une bataille mais nous n'avons pas perdu la guerre". Phrase célèbre. Dans son ouvrage, Clausewitz part d'une autre réflexion: si une des armées peut prétendre avoir perdu une bataille mais pas la guerre, cela sous-entend qu'en face, l'armée adverse peut prétendre avoir gagné une bataille, mais pas la guerre.
Cette notion très relative de la victoire, Clausewitz la manie au travers de nombreux exemples. Telle ou telle bataille, considérée comme une victoire peut avoir eu une incidence désastreuse sur la suite des opérations. En clair, ce qui importe n'est sans doute pas de gagner une bataille, mais bien de gagner la guerre et il convient donc d'avoir une vue d'ensemble. En se contentant de regarder si la bataille a été gagnée, il est tentant de trouver des raisons d'être satisfait et dans ce cas, il y a peu de chance que l'on cherche à s'améliorer, en vertu du fait que l'on ne cherche généralement à améliorer que ce qui a échoué.
En incendie, le principe d'analyse à court terme l'emporte généralement: nous arrivons face au feu et il y a des flammes. Des actions plus ou moins organisées sont mises en place et à la fin, il n'y a plus de feu. La bataille est gagnée et tout le monde est satisfait.

Revenons à la logique militaire de Clausewitz en imaginant deux armées qui combattent l'une contre l'autre. Chaque armée est composée de 10.000 hommes.
  • Première hypothèse: à l'issu de la bataille, la première armée est réduite à 500 hommes et la seconde à 600. C'est donc une victoire de la seconde armée.
  • Seconde hypothèse: à l'issue de la bataille, la première armée est réduite à 5000 hommes, tandis que la seconde est réduite à 9500. C'est également une victoire de la seconde armée.
Mais nous comprenons bien que la meilleure victoire est sans doute la seconde, même si la première armée reste forte. Car dans la première victoire, s'il y a effectivement victoire au niveau une bataille, la guerre aura certainement du mal à être gagnée avec une armée ne comportant plus que 600 hommes.
Selon Clausewitz la "victoire" doit donc être relativisée. Pour la gestion des incendie, il doit en être de même. Si nous abordons une maison en feu, même en ne faisant rien du tout, le feu s'éteindra, un jour ou l'autre. La notion de "feu éteint = victoire" est donc absurde puisque de toutes façons, si le feu éteint est la condition de la victoire alors il y a toujours victoire.

Calquons notre exemple militaire sur l'incendie. Nous sommes face à un appartement dans lequel une chambre est en feu.
  • Première hypothèse: le feu passe dans la chambre voisine, puis monte à l'étage supérieur. Le feu est éteint au bout de 3 heures, a mobilisé 50 personnes et une dizaines de camions. Tout l'appartement est détruit ainsi que celui de l'étage supérieur.
  • Seconde hypothèse: le feu est attaqué différemment, avec des moyens initiaux plus puissants. Il n'a pas le temps de sortir de la chambre et il est éteint en 30 minutes, en ayant mobilisé une équipe de 6 hommes et un camion.
Dans les deux cas, il y a "victoire" puisque le feu est éteint. Mais pouvons-nous considérer ces deux victoires comme étant identiques? Certainement pas. Mais nous voyons bien qu'à se contenter de dire "feu éteint = victoire", nous restons loin d'une analyse correcte.
La première leçon de Clausewitz est bien celle-là: la victoire n'est peut être qu'apparence. Or, cette apparence de victoire est trompeuse car elle laisse imaginer que les actions sont bonnes alors qu'elles ne le sont pas, ou en tout cas, qu'elles pourraient être meilleures. D'ailleurs, lorsque nous observons les réactions des sapeurs-pompiers face à des accidents impliquant d'autres sapeurs-pompiers, nous constatons une incapacité d'analyse et de remise en cause. Face à une situation relativement classique, le sapeur-pompier est globalement incapable de dire "le feu a été éteint, mais nous n'avons pas été bon". Alors comment imaginer qu'il puisse réaliser une analyse objective des carences, lorsque cette analyse doit se faire suite au décès d'un collègue?

Idée pour favoriser l'analyse
Le fait de pouvoir chiffrer les batailles en terme de nombre de morts, favorise évidement l'analyse telle que la conçoit Clausewitz. Pour l'incendie, il faut trouver d'autres éléments de mesures, d'autres "métriques" pour reprendre un vocabulaire qualité. Nous savons que l'extinction est un phénomène immédiat: l'eau qui tombe sur une flamme éteint celle-ci immédiatement. Partant de cette constatation physico-chimique évidente, nous pouvons imaginer la gestion suivante: a l'arrivée sur les lieux, une certaine surface est déjà détruite et une autre surface est en feu. Durant le temps de mise en oeuvre des moyens, cette surface va évoluer. Evaluons donc cette surface au moment exact ou nous allons pouvoir commencer à envoyer de l'eau. Nous avons par exemple la première chambre totalement carbonisée et la cuisine en feu. La chambre fait 18m2, et la cuisine 15m2. Nous avons donc, avant même d'avoir activé une lance, perdu 18+15=33m2. Ne nous occupons pas de savoir si la cuisine sera intégralement détruite ou non, mais considérons là comme perdue.
L'opération d'attaque est réalisée et le feu est éteint. Victoire? Oui, mais avec nuance puisque de toutes façons, le feu s'éteindra à un moment ou à un autre. Reprenons nos mesures afin de déterminer la surface détruite après extinction. Si nous trouvons 33m2, donc une surface identique à celle qui était détruite lors de l'ouverture des lances, nous pourrons estimer notre victoire comme parfaite. Si nous trouvons par exemple 10% de plus, donc environ 37m2, nous pourrons considérer que la victoire est tout à fait correct. A 50m2, il faudra commencer à se remettre en cause, tandis qu'à 100m2, il faudra bien avouer que la victoire n'en a que le nom. Quand aux cas ou le feu démarre dans un bureau et où il se termine par la destruction complète du bâtiment, force est d'avouer que la notion "feu éteint = victoire" tourne au ridicule.


Seconde notion: le brouillard
Dans la série d'articles sur la tactique nous avons émis l'idée que, contrairement à une idée répandue chez les sapeurs-pompiers, les feux n'étaient pas tous différents les uns des autres, mais plutôt globalement identiques. Cette notion d'apparente différence d'éléments pourtant identiques, est définie par Clausewitz sous le terme de "brouillard de la guerre". En fait, toutes les guerres sont identiques dans le sens ou le noyau est toujours le même. Mais autour de ce noyau se trouve un brouillard, variable. Nous retrouvons ici notre notion de 80-20: tous les feux d'appartements sont semblables à 80%. Ils ne se distinguent les uns des autres que par le brouillard qui les entoure. Ce brouillard ne participe qu'à 20% des différences, mais comme c'est lui que l'on voit en premier, il cache le noyau central, donnant ainsi l'impression que les situations sont toutes différentes les unes des autres.

Cette notion de "brouillard de la guerre", est donc totalement valide dans notre cas, a ceci prés que nous la nommerons "brouillard du feu".
C'est la prise en compte de cette notion qui nous permet de mettre en oeuvre un processus tactique commun.

Troisième notion: les frictions
Pour Clausewitz, les situations ne sont jamais fixes. Elles évoluent au fur et à mesure de la guerre et même de la bataille. Tel point qui semblait pouvoir résister à la poussée ennemie peut se trouver submergé quelques instants plus tard. Si la méthodologie initiale était bonne à un certain moment, elle peut donc ne plus l'être quelques instant après. L'issue de la bataille va en partie dépendre de la capacité et de la rapidité de modification de méthodes en fonction de ces changements qui sont dénommés friction.
Ce n'est donc pas une analyse initiale quasi-parfaite qui donnera la victoire, mais plutôt la capacité d'analyse permanente. En fait, se rendre compte le plus vite possible que quelque chose évolue. Il est intéressant de noter que dans leur ouvrage sur les équipes RIT, Jakubowski et Morton estiment que les accidents surviennent principalement lorsque les individus sont surpris par la dégradation de la situation.
Lorsque nous analysons les pratique incendies, nous constatons que souvent les intervenants tentent (consciemment ou inconsciemment) de faire perdurer le plus longtemps possible la méthodologie initialement choisie. Lorsque le dispositif change c'est généralement parce qu'on ne peut plus faire autrement alors même que ce changement devrait faire partie de la logique des choses. A l'inverse, en secourisme, nous n'avons pas un bilan et une action mais un cycle permanent bilan - action: chaque bilan est suivi d'une action dont le résultat est estimé au travers d'un bilan engendrant à son tour une action et ainsi de suite.

Sur certains secteurs incendies (en Belgique notamment) la gestion globale de l'intervention valide un fonctionnement peu évolutif, en privant le chef de cette vue d'ensemble par un rôle de proximité avec le personnel engagé dans la structure. Il est fréquent que le chef soit à côté de son binôme d'attaque, perdant ainsi totalement la vue d'ensemble et laissant plus ou moins le reste de son personnel libre d'agir, ce qui peut aboutir à des situation assez embarrassantes. Il suffit d'ailleurs de regarder les grades des victimes (décédés ou blessés) et leur localisation lors des accidents pour constater que trop souvent, leur place n'était pas optimale. Avoir ainsi un Lieutenant blessé à l'intérieur d'une structure, au même endroit qu'un binôme d'attaque devrait amener à se poser des questions sur la méthode d'engagement du personnel. Car si le binôme est incapable de réaliser correctement le travail, alors il ne faut pas l'engager. Et à l'inverse, s'il est tout à fait apte à gérer sa mission, alors faisons lui confiance et laissons le travailler.

Nous trouvons aussi des éléments montrant cette linéarité de pensée, dans le choix entre méthode offensive et méthode défensive, au sein des corps de sapeurs-pompiers Américains. Dans la majorité des ouvrages et des pratiques, nous constatons que le déroulement n'est pas cyclique: il ne se fait qu'une fois. A l'arrivée sur les lieux, c'est généralement le mode offensif qui est choisi. Lorsque la situation se dégrade, c'est toujours le mode offensif que l'on tente de maintenir, coûte que coûte, jusqu'au moment ou la situation devient tellement intenable que l'on passe en mode défensif. Mais en fin de compte ce changement de méthode n'intervient qu'une fois: une fois en mode défensif, on reste généralement dans ce mode.
Depuis Clausewitz, la pensée militaire a évolué dans une autre direction. Dans l'ouvrage "Tactique Générale", ouvrage de l'armée de terre Française, l'offensive et la défensive sont traités de façon nettement plus imbriquées: "La défensive contribue généralement à la reprise de l'offensive sans perte d'initiative soit en phase préliminaire, soit pour faire face à une surprise adverse".
Or, pour que cette défensive puisse redevenir une offensive, encore faut-il disposer de moyens. Concrètement, pour pouvoir repasser le plus vite possible en offensive, il faut avoir été capable de déceler rapidement que le feu prenait le dessus, afin de passer rapidement en défensive, sans attendre que les moyens soient totalement débordés. La reprise de l'ascendant sur le feu ne pouvant se faire qu'avec des moyens humains et matériels intacts.
En ne s'apercevant pas de la dégradation de la situation ou en essayant de résister coûte que coûte, nous n'aboutirons qu'à la destruction de nos moyens de lutte: lances que l'on laisse sur place pour se sauver, bouteilles d'air vidées rapidement par du personnel qui subit au lieu de combattre efficacement, personnel stressé, fatigué et parfois brûlé. Dans ces conditions nous ne devrions plus parler de passage en défensive mais bien de retraite ou même de débandade car le retour en mode offensif sera généralement impossible.

Clausewitz indique ce fait dans son ouvrage, de la façon suivante: "Le lendemain de sa défaite, des renforts ne feront jamais retrouver le chemin de la victoire à une armée battue".

Quatrième notion: l'effet majeur
Il est question de l'effet majeur dans l'ouvrage de Clausewitz, mais la meilleure définition que nous pouvons en trouver et sans doute celle issue de l'ouvrage "Tactique Générale" précédemment cité:

"L'effet majeur est la condition dont la réalisation garantit le succès de la mission. Il exprime les effets à obtenir sur l'adversaire ou le milieu en un temps et un lieu donnés".

Le rôle du commandement doit être de définir l'effet majeur qu'il souhaite et ensuite de mettre en oeuvre son système pour atteindre cet effet majeur.
Au départ, des actions basiques peuvent être entreprises puisque de toutes façons les situations sont globalement semblables. Ceci étant, le "brouillard" doit être analysé afin de distinguer les points différents. Le but pourra alors être défini et la manière de l'atteindre pourra être déterminée. Cette manière dépendra évidement du but, mais dépendra également des moyens humaines et matériel engagés, non seulement en terme de quantité, mais aussi en terme de qualité, le tout étant inter-dépendant.
La définition du "temps" et du "lieu" devront se faire là encore en fonction du but et des moyens. Cela peut sembler évident, mais une analyse des incendies qui ont dégénéré montre que dans la plupart des cas, l'effet majeur n'a pas été correctement défini. Cette mauvaise définition (ou plus souvent cette absence de définition) conduit à la mise en oeuvre d'actions et à l'utilisation de moyens qui ne peuvent pas permettre d'atteindre le but recherché, ou le but imaginé.

Sur le terrain, face à un feu, celui qui a un peu de recul se demande parfois "Mais qu'est ce qu'ils font??", en voyant le personnel courir dans tous les sens et entreprendre des suites d'actions sans lien entre elles, simplement parce que le but n'a pas été correctement défini. Car, attention, prendre comme but "on va éteindre" n'est pas suffisant. D'un point de vue militaire cela reviendrait à se contenter de définir une tactique par "on va gagner la bataille" ce qui est particulièrement simpliste.

Ainsi, sur un feu, les intervenants ne se font pas déborder parce qu'ils sont de mauvais sapeurs-pompiers ou bien parce que leur matériel est de mauvaise qualité. Ils se font déborder simplement parce que le but à atteindre n'a pas été correctement défini. La bonne définition du but à atteindre ne doit pas se faire de façon isolée mais doit prendre en compte les moyens (humains et matériels).
Prenons à nouveau le cas militaire en imaginant un commandement qui prévoit l'enfoncement des troupes adverses par son infanterie. Le but est défini. Pour favoriser l'infanterie, il est décidé de faire une préparation d'artillerie. Sauf que si l'on ne dispose pas d'artillerie, la préparation ne pourra pas se faire et l'attaque par l'infanterie sera certainement un échec complet.
Le but à atteindre pourra donc s'avérer bon, du moins en théorie. Car en pratique, les moyens humains et matériels ne permettent pas de l'atteindre. Nous voyons donc bien que le but doit se définir en fonction de la possibilité qu'il y a de l'atteindre.

Lorsque les sapeurs-pompiers se font déborder, c'est donc que l'effet majeur (donc en quelque sorte le but combiné aux actions) n'a pas été correctement défini. Si cela avait été le cas, donc si la notion d'effet majeur avait été utilisée, il aurait sans doute été possible de constater que les moyens engagés ne permettait pas de l'atteindre. Il aurait alors été possible de revoir ses ambitions à la baisse donc de définir un but différent et de préparer un effet majeur conforme au but, en fonction des moyens à disposition.

Conclusion
La lecture de l'ouvrage de Clausewitz est riche d'enseignements. Mais cette lecture est particulièrement ardues, d'autant que certaines parties sont tellement en phase avec son époque qu'elles s'en trouvent être aujourd'hui assez dépassées. Il n'en demeure pas moins que les différents notions (relativité de la victoire, brouillard, friction et effet majeur) sont parfaitement adaptables à l'incendie.

Bibliographie
  • De la guerre. Carl Von Clausewitz. Edition Perrin, collection Tempus. Traduction de Laurent Murawiec. ISBN-978-2-262-02458-1
  • Tactique Générale. Armée de terre. Edition ECONOMICA. Préface du Général de Corps d'Armée Antone Lecerf. ISBN-978-2-7178-5625-5
  • Rapid Intervention Teams. Greg Jakubowski et Mike Morton


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Re: Le brouillard du feu (Score: 1)
par hub8 (hub8@caramail.com) le 03 janvier 2011 à 18:59:06
(Profil Utilisateur | Envoyer un message)
très bon article!

En complément,

dans "tactique générale", il est cité le maréchal lyautey : "tout officier sait s'emparer d'un village à l'aube, mais moi je cherche des officiers qui sache s'emparer d'un village à l'aube et y ouvrirle marché à midi".

Je pense que tout officier est capable de faire éteindre un feu mais est-il capable de ne pas participer à ce que le feu détruise la fonctionnalité du bâtiment ou est-il capable de participer à la reprise rapide?
en tout état de cause, est-il capable de le démontrer?
Amitiés


 
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