Le premier article concernant la tactique a permis de constater que la
mise en place d'une sorte de fiche bilan pouvait
être une
excellente piste de travail. Dans ce deuxième article, nous
allons regarder ce qui se fait déjà afin de voir
si cela
est vraiment utilisable. Nous allons également tenter de
définir plus précisément ce dont nous
avons
besoin, mais également ce que nous possédons
déjà, soit parce que nous réalisons
déjà ces actions, soit parce que nous avons
déjà le matériel, soit parce que des
articles ou
des documents traitent déjà de ces sujets.
L'existant
Aux USA, les fiches de commandement, donc en quelque sorte les fiches
de bilan «incendie» existent depuis longtemps. Nous
en
trouvons sur plusieurs sites internet.
Chez
Salamender Technologies
nous trouvons une feuille de gestion d'intervention
d'environ 32cm x 35cm, donc assez grande. Sur une face, elle
est
intitulée «FIRE/EMS INCIDENT MANAGEMENT
SHEET» . Ce
côté sert donc pour la gestion des secours
«Feux» mais aussi «Ambulance».
Sur
l'autre face, elle est intitulée
«CHEM-BIO/HAZMAT
MANAGEMENT SHEET», cette face servant pour les interventions
liées aux risques chimiques.
Chez
Ferno
c'est à peu prés le même
système avec
des feuilles «double face». Sur une face, nous
trouvons
«FIREGROUND TACTICAL COMMAND SHEET»
c'est-à-dire une gestion d'un incendie,
tandis que
l'autre face, «HAZ-MAT TACTICAL COMMAND
SHEET»,
concerne les interventions avec risques chimiques.
Il existe d'autres feuilles du même type, mais
elles restent toutes globalement dans le même esprit.
|
|
Deux
côtés des fiches Ferno. Cliquez sur les images
pour avoir les versions en taille réelles, en format PDF. |
Le contenu
Ces feuilles possèdent l'avantage
d'exister, mais
elles ne soutiennent pas la comparaison avec les feuilles de secourisme
dont nous avons parlé dans l'article
précédent, sauf sur de rares points.
Les «conseils». Ces feuilles
prodiguent des
conseils. Par exemple «La sécurité des
sapeurs-pompiers est de la plus haute importance».
Même si
c'est vrai, ce n'est pas le rôle
d'une telle
feuille de prodiguer de tels conseils. Elle sert pour qu'on y
écrive des informations, pas pour prendre un cours. Nous
notons
que sur nos feuilles de bilan secourisme, il n'y a pas de
conseils de ce type.
Des «exemples».
Lorsqu'il faut donner des
informations, ce sont souvent des zones de textes qui sont disponibles,
dans lesquelles «on marque ce que l'on
veut». Les
feuilles donnent donc des «exemples» de ce
qu'il faut
marquer, exemples dont nous pouvons être certain que personne
n'y fait attention? Nous pouvons donc parier que
dans la
plupart des cas, rien n'est écrit dans ces zones
ou, que
cela varie suivant les habitudes. Là encore, nous constatons
que
sur nos feuilles de bilan secourisme, les zones
«libres»
n'existent pas ou juste pour l'adresse ou quelques
informations qui ne sont pas «tactiques».
La liste du personnel. Rapidement nous constatons
que ces
feuilles ne sont pas prévues pour le premier engin sur les
lieux, mais pour une montée en puissance. Sur les feuilles
de
Salamender Technologies il est possible de marquer les groupes de
travail : ventilation, attaque, secours etc? en clair, les
groupes issus des nombreux engins arrivant en renfort. Sur les fiches
Ferno, c'est la même chose : les zones du bas
permettent de
marquer les noms des équipes. Dans un cas comme dans
l'autre, nous ne sommes pas en présence de fiches
pour un
engin, mais pour un commandement ayant sous ses ordres plusieurs
engins. Lorsque nous voyons le temps très court qui
s'écoule entre l'arrivée du
premier engin et
les accidents, nous en déduisons qu'au moment
où
ces feuilles seront utilisées, il y a de fortes chances que
les
problèmes aient déjà
commencé.
L'ordre des informations. Les zones
destinées
à recevoir les informations, sont disposées de
façon assez «brouillon». Sur la fiche de
Salamender
Technologie, la zone consacrée à la
météo
(vent, pluie?) est placée tout en bas,
à droite.
Sur la fiche de Ferno, elle est placée vers le centre de la
feuille.
A noter que sur
la fiche de Salamender, cette zone
météo n'est présente que sur
la face
«incident chimique» alors que sur la fiche de
Ferno, elle
se trouve sur la gestion des incendies. Sachant que nous autres,
occidentaux, lisons de gauche à droite et de haut en bas,
nous
en déduisons que l'emplacement des zones va
déterminer l'ordre dans lequel nous allons
«capturer» les informations.
Sur nos feuilles de
bilan
secourisme, ceci est particulièrement bien fait. D'abord
la feuille bilan n'est pas carrée ou horizontale :
elle
est verticale, puisque c'est le sens le plus habituel de
lecture
et d'écriture. Ensuite, le remplissage se fait
dans le
sens de lecture : nous commençons en haut à
gauche et
nous finissons en bas à droite, le travail de remplissage
s'effectuant bande par bande. Par sa simple structure, la
feuille
de secourisme détermine le déroulement de la
récupération des informations, ce qui
n'est pas le
cas sur ces feuilles «incendies». |
|
Fiche secourisme. Cliquez pour avoir la
version en format PDF. |
Orientation de l'intervention. Ces
feuilles
possèdent une zone permettant de dessiner la zone
d'intervention. Aux USA, l'orientation des faces
est
standardisée (cf. article «
Se repérer
face à
un bâtiment»). La feuille de Salamender
Technologies
propose une zone sur laquelle les faces sont
pré-marquées, tout comme les angles. Sur la
feuille de
Ferno, la zone est «vierge» et le rappel du
système
est fait dans une petite zone annexe. La solution de Salamander semble
préférable car le marquage est lisible en
même
temps que le dessin, ce qui n'est pas le cas sur la fiche
Ferno.
De plus, sur la fiche Ferno, la
«légende» occupe de
la place en dehors de la zone de dessin, ce qui n'est pas
optimal. Par contre, ces deux fiches ne font pas la
différence
entre les types d'habitation. C'est donc la
même zone
de dessin qui servira pour un feu dans une maison individuelle avec un
étage, ou un immeuble avec 4 étages par exemple.
Construire des fiches
De cette analyse, et de l'observation de notre fiche bilan
secourisme, nous pouvons tirer plusieurs conclusions sachant que nous
ne nous intéressons qu'aux interventions de type
incendie
de structure.
D'abord nous constatons que les informations à
récupérer sont de deux types :
- Les informations qui seront communes à toutes
les
interventions. Par exemple la météo, le fait que
l'on ait ou non procédé à la
coupure du gaz
ou de l'électricité etc?
- Les informations qui vont varier suivant la structure
impliquée. Par exemple le fait de savoir si les ascenseurs
sont
bloqués n'a pas à apparaître
sur la fiche
d'une intervention concernant une maison individuelle, sans
étage.
Ensuite les actions à entreprendre sont aussi à
ranger en deux catégories :
- Les actions qui ne vont pas dépendre du
matériel :
couper le gaz ne dépend pas de la taille du fourgon
incendie, ni
de son équipage
- Les actions qui vont dépendre du
matériel : suivant
la capacité en eau du véhicule engagé,
l'alimentation peut-être plus ou moins prioritaire,
par
exemple. Cela peut également concerner des actions
impossibles
faute de matériel. Ainsi, indiquer sur la fiche
qu'il faut
veiller à l'intégrité des
moyens radio
lorsque le personnel n'en dispose pas, cela ne sert
à
rien, à part encombrer une fiche qui n'a pas
besoin de
cela. Et prévoir des actions qui utilisent ces moyens ne
sert
à rien.
Nous en déduisons déjà deux choses :
- Il faudra prévoir une fiche d'action
qui
dépendra du véhicule et du personnel
engagé. Si un
véhicule est toujours engagé avec le
même nombre
d'hommes, alors il n'y aura qu'une fiche
pour ce
véhicule. Mais si ce véhicule est
utilisé par des
pompiers volontaires dont l'effectif varie entre la
journée et le soir (par exemple) il pourra y avoir deux
fiches
d'actions : l'une pour l'effectif plein,
l'autre pour l'effectif réduit.
- Il faudra prévoir plusieurs fiches
«bilan»
dont le contenu sera en phase avec la situation. Sur place, celui qui
rempli la fiche ne devra pas avoir besoin de savoir quelles
informations il doit remplir et lesquelles il ne doit pas remplir : il
choisira la fiche durant le trajet, en fonction de l'appel,
reçu. Avec une bonne connaissance de son secteur, il saura
aussi
vers quel type d'incendie il se dirige. Nous pouvons
même
imaginer un lien assez facile entre l'adresse et le type de
fiche
«bilan» à utiliser. Sachant
néanmoins que
dans l'engin incendie, le chef peut avoir toutes les sortes
de
fiches possibles. Ainsi, en arrivant sur les lieux, s'il
constate
que l'adresse ne concerne pas le lieu supposé mais
un lieu
très différent, il pourra toujours changer de
«fiche bilan».
La construction de ces fiches peut donc être
«standardisée» de façon
générale, mais chaque service devra affiner les
siennes
suivant le secteur. Nous en avons deux exemples très
frappants
avec les maisons de la région de Mons en Belgique et celle
de la
région de Brasilia au Brésil. Située
dans le sud
de la Belgique, la ville de Mons est située sur une ancienne
zone minière. Nous y trouvons de nombreuses rues,
très
longues, avec ce que l'on appelle des «maisons de
rangées», serrées les unes contre les
autres. Leur
structure est quasiment toujours la même : porte
d'entrée donnant dans la pièce
principale, cuisine
au fond. Au fond également, porte donnant sur une petite
cours
ou un jardin. Dans la pièce principale, escalier donnant
à l'étage. A Brasilia, les
habitations
individuelles sont quasiment toutes entourées de grilles ce
qui
pose des problèmes très différents.
Maison de rangée (Belgique) |
Même si un sapeur-pompier
de Mons et un sapeur-pompier de
Brasilia devront tous deux s'occuper de la
météo,
et devront donc avoir de nombreux points communs sur leurs fiches
«bilan», les paramètres
définissant
l'habitation pourront être
différents. |
Maison avec grille (Brésil) |
Pour la
majorité des points, leurs fiches seront donc identiques, et
par
quelques autres, elles seront différentes. Mais en tout cas
leur
principe sera identique.
Attention : il serait tentant de se dire
que «toutes
les maisons sont différentes» et donc de faire des
dizaines et des dizaines de fiches différentes. Mais dans ce
cas, c'est que nous n'aurions regardé
que les
différences alors que toute la force du système
réside dans le fait qu'il faut regarder les points
communs. D'ailleurs, si les maisons sont toutes
différentes, que dire des êtres humains : il y a
des
hommes, des femmes, des enfants, des petits, des gros, des grands, des
noirs, des blancs, des jaunes?. Il n'y en a pas
deux
pareils. Et pourtant il n'y a qu'une seule fiche
bilan de
secourisme.
Concrètement nous pouvons être quasiment certain
que sur
un secteur d'intervention, 2 ou 3 fiches devraient suffire.
Au-delà, il n'y a que deux hypothèses :
soit le
secteur est extrêmement complexe mais dans ce cas, il y a une
sans doute une erreur stratégique car il devrait
être
défendu par plusieurs services. L'autre
hypothèse
(beaucoup plus probable) c'est que les fiches sont trop
détaillées et ne gardent plus cette vue
d'ensemble
qui fait la force du principe. En clair, si vous créer des
fiches bilan et que vous en êtes à la
création de
la 4éme ou de la 5éme, il faudra vous poser des
questions
sur le mode de fabrication que vous avez choisi, car il n'est
certainement pas bon.
Le contenu des fiches «bilan»
Avant de commencer à lister les zones qui vont constituer
notre
fiche (ce qui fera l'objet d'un prochain article),
réalisons une sorte de «check list» qui
nous
permettra de vérifier la qualité de notre futur
fiche
bilan :
- Les zones ne doivent pas donner de conseils, ce
n'est pas leur rôle.
- Le remplissage doit se faire sans avoir besoin de lire une
explication ou un exemple. Ceci étant, il faudra,
idéalement, faire une sorte de mode d'emploi et
faire un
apprentissage du remplissage, entre autres pour le
«dessin»
de la situation.
- Les zones ne doivent pas rappeler les consignes de base,
par
exemple port de la cagoule, du casque, ou de l'ARI. Si le
chef
juge nécessaire de rappeler cela, il peut le faire pendant
le
trajet ou afficher des rappels dans le camion. Si ces consignes ne sont
pas respectées, c'est en caserne, à
l'exercice, qu'elles doivent être
rappelées.
- L'ordre de remplissage des zones doit
être
déterminé en fonction de l'impact sur
l'intervention. Ceci dépend du type
d'information et
aussi du moment de
«prélèvement» de
l'information. Il faut donc en premier les zones faciles
à
remplir et qui auront rapidement un impact sur le choix des actions.
- Les zones doivent être rangées dans
l'ordre de
remplissage, en respectant le sens de lecture - écriture
Occidental donc de gauche à droite et de haut en bas. Ceci
étant évidemment valable pour les Occidentaux:
les
sapeurs-pompiers de culture Arabe placeront les zones dans un autre
ordre par exemple.
- Les zones devront avoir des petits titres et des
numéros
d'ordre. Ces numéros pourront regrouper les zones.
Exemple
: zone 2, zone 3, zone 4.1, zone 4.2 montrant ici qu'il y a
deux
zones 4 qui détaillent un même sujet.
- Les zones de texte libres doivent être
évitées et remplacées par des cases
à cocher
- Lorsque des informations doivent être
écrites, ceci
doit concerner si possible des valeurs numériques et pas des
valeurs «textes».
- L'unité des valeurs
numériques doit être précisée
- Les appréciations
«subjectives» sont interdites
- Les zones doivent avoir des cases à cocher pour
indiquer
ce qui a été fait et pas ce qui a
été
«pensé». Exemple, pas de case
à cocher pour
«Penser à l'hydratation», mais
plutôt
pour «1 bouteille d'eau par homme».
- Lorsque des actions pourront être
déterminées
après remplissage de certaines zones, cela devra
être
indiqué. Ainsi, ce n'est
qu'après avoir
noté la surface impliqué que l'on
pourra
décider des moyens à mettre en ?uvre.
Les cas simples et les cas litigieux
Il peut être tentant de n'utiliser la notation et
les
fiches, que dans les cas «complexes» ou
«litigieux». Ce serait une énorme faute
! Un simple
coup d'oeil sur la vidéo du «feu de
poubelle»
du magasin Lidle montre bien que si le départ est minime,
l'issue est particulièrement impressionnante. Un
cas
apparemment simple peut donc devenir complexe et sans rien avoir
noté au départ, la gestion devient difficile
puisqu'il n'y a pas de base de travail ou de
comparaison.
Nous revenons de toute façon en permanence au secourisme :
même si la situation est apparemment banale, tout doit
être
noté ce qui permettra de détecter plus facilement
une
éventuelle dégradation. Et prendre quelques
secondes pour
noter permet de se calmer et de «poser la
situation» ce qui
est une bonne chose à un moment où le stress est
toujours
présent, et perturbant.
Les actions actuelles
Finissons notre récapitulatif, en regardant ce que nous
avons
déjà comme information, non pas sur la partie
fiche
«bilan», mais sur la partie action.
Techniques de lances. Nous disposons d'une
bonne base avec
la série d'article sur le site. Nous avons une
technique
de passage de porte, une de progression, une pour l'attaque
des
feux sous-ventilés et une pour l'attaque des feux
ventilés. Enfin, en cas de problème, nous avons
en
dernier recours, la position de protection. Nous avons donc un
ensemble de méthodes
qui se complètent et permettent de traiter les feux par
l'intérieur, quelle que soit la situation.
Tactiquement,
cela nous donne donc un panel assez intéressant.
Connaissances sur les besoins en eau. Les nombreux articles
présents ici, expliquent comment juger des besoins en eau,
et
permettent aussi de calculer la consommation. Ceci nous
amène
deux informations importantes du point de vue tactique :
d'abord
l'estimation de la consommation d'eau va nous
permettre, en
la comparant avec la capacité de l'engin, de
déterminer le niveau de priorité de
l'alimentation
de l'engin par rapport à des actions
d'attaques. En
plus, l'article sur
le choix de moyens
donne au chef une idée assez juste de la surface
qu'il
peut traiter en fonction du débit des lances, ce calcul
permettant de choisir les moyens les mieux adaptés.
Zonage. Le
principe des zones a
été expliqué dans le document
«Approche
Tactique des Feux de Locaux». Délimiter
des zones est aussi un point à réaliser de
façon assez
prioritaire en incendie, afin d'éviter le
sur-accident. Il est à noter
qu'en cherchant un peu, nous trouvons sur internet des
rubalises
prévues pour ce système de zone. |
|
Attaquer pour sauver. Le principe a
été
expliqué dans le document «Approche Tactique des
Feux de
Locaux». C'est là encore une piste de
travail pour
l'approche tactique et le choix des actions.
Impact de l'air et du vent. Plusieurs articles ont
été consacrés à cela par
exemple
l'article sur le flashover induit par la ventilation,
l'article sur les feux en hiver, etc? La
connaissance de
cet impact va permettre de mieux déterminer les choix
tactiques.
Etablissements rapides avec pré-calcul.
Là encore, les documents (cf. article «
Etablir Autrement»)
et les multiples essais réalisés par les membres
du site,
montrent que tout à pratiquement été
dit sur le
sujet. Il reste à mettre en place, mais la
période des
essais est terminée. Il n'en demeure pas moins que
le
principe des «pré-calcul»
n'est pas encore
correctement établi. Ce principe consiste a avoir plusieurs
écheveaux et plusieurs caisses pré-remplis avec
des
longueurs différentes, et à
prédéterminer
des combinaisons d'éléments en fonction
des
distances : par exemple pour un feu au 4éme
étage,
c'est la caisse A associée à
l'écheveau X, pour un feu au 6éme
c'est la
caisse B avec l'écheveau Y etc? Ce
principe sera
approfondi dans un prochain article sur les établissements.
Ce que nous constatons, c'est que nos recherches nous ont
quand
même donné de nombreux
éléments fiables ! En
même temps, il devient de plus en plus évident que
nous
devons optimiser les «pré-calcul» car
ils permettent
de réaliser des comparaisons simples et donc de prendre
rapidement des décisions justes. Nous devons tout faire pour
traiter le maximum de points de cette manière, afin que
l'attention du chef puisse, toute entière, se
consacrer
aux éléments inhabituels.
Utilisation des deux fiches
Pour utiliser les deux fiches conjointement (fiche bilan et fiche
action), il suffit d'un peu
d'ingéniosité :
une petite planchette de bois, pour servir de support pour
écrire, avec une pince en haut et en bas (en cas de vent,
c'est préférable !). Dans le camion, un
petit bac
avec différentes cases suivant le nombre de types de fiche
bilan
du secteur. Au départ, le chef prend la feuille bilan qui
correspond et la fixe sur sa planchette.
Au dos de cette planchette, solidement fixée (agrafe,
punaise,
colle peut importe) se trouve la feuille des actions,
plastifiée. S'il y a deux feuilles pour
l'engin
incendie, il suffira de prévoir deux planchettes et de
prendre
la planchette correspondant aux conditions actuelles (effectif
réduit par exemple).
Le chef n'aura qu'à remplir sa
«fiche
bilan» et pour déterminer les actions, il lui
suffira de
retourner sa planchette pour avoir un rappel des choix possibles.
Bien évidemment avec un peu d'habitude, le chef ne
regardera plus la feuille des actions: le simple fait de noter les
informations sur la fiche bilan lui permettra de déterminer
sereinement les actions à entreprendre. Par contre, dans un
cas
litigieux, il pourra toujours avoir recours à cette feuille
d'actions. De même que le jeune chef ou le
remplaçant qui ne connaît pas forcément
très
bien l'engin incendie, et qui trouvera dans cette feuille
action,
une aide précieuse, lui évitant
d'envisager des
actions inadaptées.
Dans le prochain article, nous commencerons à
lister des
différentes zones nécessaires dans notre fiche
bilan,
ceci faisant référence à un travail
commun,
mené avec Sébastien Hubert (hub8) et Karla Marina
Gomes-Pereira.