Technique de lance: la progression

Date: 19 octobre 2007 à 12:03:35
Sujet: Tactique et Pratique


La mise à disposition d'une vidéo montrant la technique de progression, permet à chacun de se rendre compte de la technicité de cette opération. Il convient de la décrire plus précisément, afin d'en déterminer l'intérêt, les enjeux etc... C'est que nous nous proposons de faire dans cet article qui complète la vidéo disponible en téléchargement.

Qu'est ce que la progression?
Comme souvent, la question posée semble simple. Mais y répandre n'est pas aussi évident.
Classiquement dans les feux de locaux, nous distinguons trois zones :
  • L'extérieur de la structure
  • Le local en feu
  • La zone à l'intérieur de la structure, qui va de l'extérieur jusqu'au local en feu.

Cette troisième zone, que les intervenants vont devoir traverser, de l'extérieur de la structure vers le local en feu, n'est à priori qu'un lieu de passage vers le foyer. Pourtant, l'analyse de nombreuses interventions montre que c'est là que se produisent la majorité des accidents.

Ceci s'explique par deux choses:
- En premier dans les feux de locaux, le combustible devient rapidement gazeux. La fumée, hautement combustible, mobile, dans laquelle la propagation est quasi-instantanée, va devenir le danger principal (voir ici l'article concernant les feux contrôlés par le comburant)
Sachant que le local en feu est en surpression et que l'extérieur de la structure est en dépression (en fait, en pression plus faible), lorsque la structure va être ouverte, la fumée va sortir du local impliqué pour se diriger vers la sortie, tandis que l'air frais (comburant) fera le trajet inverse.
C'est donc entre la sortie et le local en feu que le combustible (fumée) et le comburant (oxygène de l'air frais entrant) ont des chances de se mélanger. De même, si un front de flamme sort du local en feu, c'est vers la sortie qu'il va se diriger, attiré par cette différence de pression.
- Le second point c'est que dans cette zone, l'attention est souvent relâchée. Le personnel n'ayant pas conscience de la dangerosité de la situation, c'est souvent ici que les gants sont mis, que la cagoule est ajustée. Il arrive également que cette zone soit le lieu de discussion pour savoir où est le foyer, qui va faire quoi etc...
Or, plus le temps passe, plus le danger augmente puisque la ventilation est croissante. A un certain moment, l'accident survient, surprenant des intervenants qui imaginent que le danger est encore loin.

Où commencer la progression?
La progression va commencer dés le point d'entrée potentielle du comburant. Dans une maison, ce sera la porte d'entrée. Dans un appartement, ce sera le palier etc... Lorsque l'habitation est en étage, la progression commencera juste sous le niveau en feu et se déroulera donc sur tout le niveau impliqué, sauf si la communication est libre entre le bas et le haut de la structure en feu. Dans ce cas, il faudra se méfier de l'apport de comburant qui pourra provoquer l'inflammation des gaz en partie supérieure, cette inflammation pouvant provoquer une surpression et la descente du front de flamme (cas de l'accident de Plumaugat par exemple). Dans une telle situation, la progression commencera en bas et la montée à l'étage se fera avec une grande prudence.

Attitude à adopter
Durant tout ce trajet, il faut faire preuve de prudence et d'attention. La progression se fera lentement, en observant en permanence ce qui se passe. Nous pouvons rapprocher ceci du fameux PDCA des Responsables Assurance Qualité "ISO": Plan (préparer l'action), Do (réaliser l'action), Check (vérifier le résultat de l'action), Act (corriger l'action à réaliser).
Pour le sapeur-pompier, cela revient à regarder ce qui se passe, essentiellement en partie haute. Il va ensuite agir en donnant un seul coup de lance (pulsing) ou en donnant un coup à gauche, suivi d'un coup à droite, si la zone est assez large. Il va ensuite observer pendant un cours instant ce qui se passe et déterminera l'action suivante: avancer, reculer, pulser à nouveau etc...

Cette analyse est nécessaire et demande trois choses :

  • Un positionnement permettant cette analyse
  • Du calme permettant de réaliser sereinement cette analyse
  • Des connaissances permettant de faire cette analye

Pour le positionnement, les choses sont assez simples. Le porte lance doit se trouver à genoux, avec les genoux assez écartés, ce qui lui donne une bonne stabilité. Lorsqu'il pulse, il repose ses fesses sur ses talons. Il peut ainsi pencher son corps en arrière ce qui facilite grandement l'inclinaison de la lance. Lorsqu'il avance, le porte lance garde une main sur la poignée de la lance, l'autre sur le levier, prêt à réagir. Bien sûr, s'il y a des débris au sol, rien n'empêche de se mettre temporairement accroupi.

Le positionnement à genou a été choisi pour de multiples raisons. En premier il assure une position très basse, ce qui est préférable lorsque la chaleur vient d'en haut. En second, même si cette position peut semble un peu fatiguante pour les articulations, elle est quand même plus reposante qu'une position accroupie, qui nécessite une tension plus importante au niveau musculaire, à cause de son manque de stabilité qui oblige à corriger son équilibre en permanence. D'ailleurs s'il est possible de reste 30 minutes à genou, une telle durée est difficilement supportable en position accroupie. Ensuite, le danger venant du plafond, il est souhaitable que le porte lance puisse regarder en l'air, mais avec son casque et son ARI, il aura du mal à pencher la tête en arrière. Par contre, en étant à genou, il peut pencher son corps en arrière. Outre le fait que cela favorisera l'observation de la partie haute du local, cela permettra également d'incliner convenablement la lance. Enfin, nous constatons qu'une personne à genou, prise de panique ou devant faire face à un danger immédiat, recule en restant face à ce danger et donc, dans le cas d'un incendie, en ayant possibilité de se protéger avec sa lance. Au contraire, la même personne, accroupie ou même avec un seul genou à terre, cherche à se relever et, gênée par la lance, lâche celle-ci pour se sauver, dos au danger

Le calme dans la progression pourra être accentué par deux choses:
- La présence d'un aide porte lance efficace. Il donnera le tuyau au porte lance sans que celui-ci ait à le tirer. Mais il ne poussera pas non plus le porte lance avec le tuyau, au risque de le déséquilibrer. Etant placé de l'autre côté du tuyau, l'équipier sera un observateur attentif: il pourra regarder devant, au sol, pour avertir des dangers, il regardera au-dessus, derrière, surveillera le plafond etc... C'est un observateur privilégié de toute la situation. Il lui suffira de se pencher en avant pour communiquer sans toucher le porte lance. Pour attirer l'attention, il pourra taper sur le casque ou simplement avancer la main devant le visage du porte lance. Il ne le touchera pas au niveau des vêtements, pour ne pas compresser les couches d'air (risque de brûlure). En cas de découverte de victime, l'aide porte lance n'aura qu'à se pencher en avant, et tirer la victime tout en étant protégé par le porte lance. Enfin, placé de chaque côté du tuyau, les intervenants pourront se mettre plus rapidement en position de protection.
Le porte lance fera confiance à son équipier. Il pourra ainsi se concentrer sur l'observation devant et au-dessus de lui et à la bonne qualité de son geste.
- La mise en place des moyens hydrauliques est également un point sur lequel il faut insister: il faut choisir des moyens de mise en oeuvre qui ne vont pas être fatiguants. Etablir des tuyaux de 45 peut se faire avec des écheveaux, avec des caisses etc... Moins les intervenants seront fatigués, plus ils seront calmes et attentifs. Il faut aussi s'hydrater durant le trajet qui mène au feu: sous appareil respiratoire, stressé par une mise en oeuvre de tuyau épuisante, sous-hydraté, un homme perd jusqu'à 70% de ses capacités intellectuelles et ne pourra donc pas analyser calmement la situation.

Les connaissances permettant de faire cette analyse ne peuvent, quant à elle, être acquises qu'en formation ou avec une étude de multiples informations. Ceci étant il suffit de savoir que les flammes peuvent se trouver dans les fumées donc être globalement invisibles, pour comprendre qu'il ne faut pas attendre de les voir pour pulser!

Les moyens hydrauliques
Il est nécessaire d'opter pour des moyens hydrauliques puissants. Une lance montée sur tuyaux de 45 constitue une bonne solution. Sachant que la progression se fera lentement, à genoux, à deux, la notion de vitesse ne rentre pas en ligne de compte: il sera de toutes façons impossible de prendre de vitesse la propagation dans un combustible gazeux et la réussite de la lutte dépendra de la capacité d'absorption thermique de la lance.

Les réglages de la lance
L'objectif est de refroidir les fumées. Mais il faut les refroidir sur une distance assez faible correspondant en gros à la distance que nous allons parcourir lorsque nous allons avancer. Il faut que ce refroidissement soit efficace et il ne faut pas toucher les parois. Si nous touchons les parois, l'eau va se transformer en vapeur à leur contact, et le pouvoir d'expansion de la vapeur va faire que la fumée sera repoussée vers le bas, donc sur les intervenants.
Toutes ces contraintes étant établies, nous en déduisons qu'il faut que l'eau:

  • Soit projetée avec une faible portée pour ne pas toucher les murs ni le plafond
  • Ait une surface de contact maximale avec les gaz chauds
  • Reste suspendue en l'air le plus longtemps possible afin d'avoir le temps d'absorber l'énergie

A ceci s'ajoute un paramètre plus subtile: lorsque l'eau va refroidir les gaz chauds, ceux-ci vont se contracter (les gaz chauds se dilatent, les gaz froids se contractent). Mais le refroidissement par l'eau se produit assez peu via l'augmentation de température de celle-ci, mais plutôt par le changement d'état de l'eau (passage eau liquide en eau "gazeuse" donc vapeur).
Si nous voulons gagner en visibilité, donc remonter le plafond de fumée, ou en tout cas, ne pas provoquer de surpression, nous devons contracter les fumées de façon à ce que le volume contracté soit supérieur au volume de vapeur qui aura été nécessaire. Concrètement, si nous avons 50m3 de fumée et que nous refroidissons cette fumée pour ne plus avoir que 45m3, l'opération sera une réussite à condition qu'elle n'ait pas nécessité plus de 5m3 de vapeur.

Ces 4 paramètres (surface de contact, durée de contact, ne pas toucher les murs et contracter les gaz) nous donne la solution: lance ouverte avec un angle de 60°, incliné par rapport au sol à 45°, réglé en petit débit (100 à 150lpm suivant le modèle de lance de 45) et durée d'ouverture d'environ 1/4 de seconde (maximum 1/2 seconde).

La tenue de la lance a aussi de l'importance. Celle-ci doit être tenue fermement, par la poignée, le tuyau doit être placé sous le bras, du même côté que la main tenant la poignée, et le bras doit être tendu. Ces précisions peuvent sembler superflues, mais elles ne le sont pas : nous avons vu de nombreux sapeurs-pompiers tenir la lance par le tuyau, tenir la poignée de la lance avec la main gauche alors que le tuyau passe sous le bras droit, passer le tuyau sur le bras, avoir le bras replié etc? Or c'est en tenant fermement la lance, avec le bras tendu, qu'il est plus facile de viser correctement, de déplacer la lance de gauche à droite si nécessaire. En plus, le bras tendu va faire que le levier de la lance sera basculé en totalité lors de l'ouverture. Dans le cas contraire, le jet diffusé est perturbé par le boisseau, incomplètement basculé, et le jet perd en qualité.

Evolution du jet suite à une impulsion d'1/4 de seconde, en débit minimum. La sphère d'eau ne touche pratiquement pas le plafond (le caisson mesure 2.50m de haut) et se déplace devant les intervenants, refroidissant leur zone de progression.


Note : sur la majorité des lances, l'ouverture de la lance avec un angle de 60° se réalise en tournant la tête de diffusion tout à gauche et en la ramenant d'environ 1cm. Cet angle se situe donc entre le jet de protection et le jet d'attaque.

Le calcul des débits, de la durée d'ouverture, et du résultat en terme de contraction des gaz, peut se vérifier avec un outil informatique, disponible ici. Dans cet outil, il faut indiquer le diamètre approximatif de la sphère d'eau produite (environ 150cm), la position de celle-ci, la température des fumées, le débit et la durée d'ouverture, sachant que les lances possèdent désormais un rendement de l'ordre de 80% (valeur en jet diffusé). Le système calcule l'intersection de la sphère d'eau avec les gaz chauds et par couche d'un centimètre d'épaisseur, calcule la contraction des gaz et la vapeur produite. Dans les résultats qui s'affichent, une valeur sur fond bleu indique un résultat neutre, une valeur sur fond rouge une sur-production de vapeur et une valeur sur fond vert un gain en contraction. Les résultats sont ensuite cumulés. Bien que cet outil soit simple, il montre parfaitement que le meilleur résultat est obtenu avec des temps d'ouverture de l'ordre du quart de seconde, avec des débit de 100 à 150lpm maximum. Dés que le débit augmenter le volume de vapeur dépasse rapidement le volume contracté et c'est l'effet "cocotte minute" qui prévaut.

Contrainte conceptuelle des lances
Sur les lances dont le débit se règle avec une bague, ce réglage change la position du clapet situé à l'extrémité de la lance. Plus le clapet est proche de la tête, plus l'anneau d'eau produit est fin. Et dans ce cas (qui correspond au petit débit) les gouttes sont très fines, avec une durée de suspension qui peut atteindre 6 à 10 secondes et une portée très faible, de l'ordre de 2 à 3m, ce qui est idéal pour la progression. De plus, lorsque l'on regarde le jet de profil, on se rend compte que la lance produit un cône d'eau, mais qu'en fin de course, ce cône se transforme en une sorte de sphère pleine de brouillard d'eau, qui se déplace devant les intervenants, sans dépasser la hauteur habituelle d'un plafond.
Par contre, lorsque l'on est en gros débit, les gouttes sont plus grosses et ne génèrent pas cet effet de sphère, leur poids excessif les faisant retomber rapidement. La seule solution pour avoir un tel effet de sphère de goutte, en gros débit, consiste à refermer l'angle du jet. Mais dans ce cas la portée augmente et il devient alors impossible de ne pas toucher le plafond et les murs.
Sur les lances dont le réglage de débit se fait avec le levier, la production des gouttes se fait de la même manière, par percussion d'un anneau d'eau sur les dentures. Or, comme le clapet est fixe et doit laisser passer le plus gros débit, l'anneau d'eau est toujours épais et les gouttes sont toujours grosses. Les lances à réglages de débit par la poignée (modèle à boisseau coulissant, donc à clapet fixe) sont difficilement utilisables pour le refroidissement des fumées. En tout cas, elles seront beaucoup moins efficaces que les lances dont le débit se règle à la bague.

A ceci nous ajoutons que les lances dont le débit se règle avec une bague, possède généralement un boisseau sphérique. En ouvrant partiellement le levier de ces lances, nous produisons un jet de mauvaise qualité, qui dans certains cas (cf. plus bas) peut s'avérer très intéressant.

Les meubles qui pyrolysent

Sur le trajet, peut-être faudra-t-il passer près d'éléments mobiliers en cours de pyrolyse. Ces objets peuvent être surchauffés par les fumées qui sont au plafond, ou bien au travers de la cloison. Ces éléments produisent donc des gaz de pyrolyse, visibles sous forme de fumées blanches. Ces gaz vont rejoindre le plafond de fumée et en accroître le caractère combustible.

En plus, si le meuble continu de pyrolyser, il a des chances de prendre feu, gênant un repli ou provoquant la propagation du feu derrière les intervenants. Il convient donc de bloquer la pyrolyse. Pour cela, le porte lance règle simplement sa lance en jet étroit (en tournant la tête de la lance vers la droite). Il ouvre ensuite tout doucement le levier de la lance pour produire ainsi une sorte de jet de mauvaise qualité, qui fera couler doucement l'eau sur l'objet. La pyrolyse sera bloquée et la création d'une fine couche d'eau empêchera la réapparition de ce phénomène.

Les zones de repli
Il peut arriver que la progression se fasse sur une distance assez grande, dans des conditions difficiles. Le repli peut s'avérer nécessaire et dans ce cas, autant préparer des zones qui vont empêcher la propagation des fumées chaudes. Utilisée pour sécuriser des zones, la méthode du "painting", utilisée par les sapeurs-pompiers des pays Nordiques, peut s'avérer très utile. Elle va consister à "peindre" les murs, avec la même méthode pour le meuble qui pyrolyse. Le porte lance règle sa lance en jet droit (en tournant la tête à droite) puis ouvre doucement pour produire un jet droit sans effet "violent". Il pourra saisir sa lance par le tuyau et se servir de la rigidité de celui-ci pour atteindre les murs, le plafond etc... pour y déposer un film d'eau. Il fabrique ainsi une sorte de porte coupe-feu, zone froide qui gênera la propagation des fumées chaudes. Bien évidemment, cette solution n'est nécessaire que dans le cas de progression longue et difficile: inutile de badigeonner les murs d'un couloir s'il ne faut faire que 4 mètres pour atteindre le local en feu!

Pulser, regarder, avancer.
Plusieurs détails sont à prendre en compte lors des impulsions. En premier l'effet n'est pas instantané. Il ne faut donc pas attendre de voir les flammes reculer pour fermer la lance car dans ce cas il y aura trop d'eau d'envoyée, avec les risques de brûlures que cela suppose. Il faut donc ouvrir la lance d'un coup puis la refermer immédiatement. Si cela ne fait pas grand chose, il ne faut surtout pas tenter de ré-ouvrir plus longtemps : il faut simplement corriger l'inclinaison de la lance ou éventuellement refermer légèrement l'angle d'ouverture.

Effet d'une impulsion petit débit, 1/4 de seconde, sur un plafond de flamme. Ecole du Feu de Jurbise (Province de Hainaut - Belgique).

Une fois l'impulsion donnée, il faut observer 1 à 2 secondes, puis si les conditions s'améliorent, avancer. Si jamais les conditions ne s'améliorent pas, ou si elles sont déjà dégradées, il faut repulser, mais pas tout de suite au même endroit, au risque de passer au travers des gaz chauds et de produire de la vapeur. Il faut mieux pulser un coup à droite, puis un coup à gauche, et si rien ne change, il faut mieux reculer. Ceci étant, l'effet de refroidissement des gaz chauds est très important et si les impulsions ne font rien c'est que la situation est déjà fortement dégradée, ou que vous êtes très proches du foyer. Il convient alors de l'attaquer, ce qui fera l'objet d'autres articles et d'autres vidéos !







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