L'étude
des phénomènes de Progressions Rapides du Feu aboutit
théoriquement à une compréhension de ceux-ci. Mais
cette compréhension doit servir des buts bien définis.
Dans le cadre des sapeurs-pompiers, se contenter d'une simple
curiosité intellectuelle ne peut évidement pas suffire.
Comprendre les phénomènes doit avoir pour but d'amener
des solutions opérationnelles et entre autres des solutions
d'usage des lances. Ceci étant, une fois le personnel
formé au niveau "usage des lances", il restera à
atteindre un niveau que l'on peut considérer comme tactique,
c'est à dire un niveau visant à définir
l'utilisation des hommes et des moyens que ces hommes savent utiliser,
en vue d'obtenir un résultat plus global: réaliser
l'extinction d'un incendie ce n'est en effet (du point du
vue commandement) que la mise en oeuvre d'humains, sachant manier
des
outils.
La longue suite d'articles sur la tactique a
commencé à traiter de ce sujet. Cette fois, nous ferons
un petit détour vers un ouvrage militaire afin de voir si nous
pouvons en tirer quelques informations.
Carl Von ClausewitzSi
nous admettons que l'aspect "pratique des lances" est résolu (ce
qui est cependant loin d'être le cas), il reste à
atteindre le niveau supérieur. La suite d'articles "
Tactique" a démontré que la mise au
point d'une méthodologie applicable à tous les cas, donc
sur tous les secteurs d'intervention, était possible.
Il est
intéressant de constater que ce principe, apparemment totalement
sur-réaliste, est en fait parfaitement adopté d'un point
de vue militaire. Il fait en quelque sorte référence,
plus ou moins directement à des notions qui apparaissent pour la
première fois dans l'ouvrage de Carl Von Clausewitz "De la
guerre".
Né le 1er juin 1780 à Magdebourg et
décédé le 16 novembre 1831 à Breslau,
Clausewitz est le premier à avoir écrit un
véritable ouvrage de stratégie et de tactique militaire.
La quatrième de couverture de la traduction de Laurent Murawiec
indique "Il y a un avant et un après Clausewitz. Jusqu'à
la publication de cet ouvrage, en 1832, le littérature militaire
était descriptive". Avant la parution de cet ouvrage, la
littérature militaire se trouvait donc dans le même
état que les actuels descriptifs d'accidents chez les
sapeurs-pompiers: des descriptifs, mais pas de questions sur l'impact
ni sur la responsabilité des intervenants (responsabilité
au travers d'actions conscientes ou inconscientes). | |
Cette
analyse et cette détermination des responsabilités sont
un des premiers points développés par Clausewitz qui,
avouons-le, n'a pas sa langue dans sa poche.
Un ouvrage hermétiqueL'ouvrage
de Clausewitz est particulièrement difficile à lire. Il
fait parti des quelques ouvrages militaires auquel beaucoup de personnes
font références, mais sans les avoir totalement
étudiés. Nous comprenons rapidement que le sujet est
vaste et assez flou et que, pionnier en la matière, Clausewitz a
un peu de mal à structurer ses idées. Ceci rend la
lecture difficile, d'autant que l'ouvrage est inachevé. Nous
pouvons imaginer que si Clausewitz avait vécu quelques
années de plus, il aurait sans doute amélioré la
structuration de l'ouvrage pour en rendre la compréhension plus
aisée.
Toujours est-il que de cet ouvrage, ressortent 4 points, parfaitement adaptables à l'incendie.
- La notion relative de victoire et de défaite
- La notion de brouillard de la guerre
- La notion de friction
- La notion d'effet majeur
Première notion: la relativité de la victoire"
Nous avons perdu une bataille mais nous n'avons pas perdu la guerre".
Phrase célèbre. Dans son ouvrage, Clausewitz part d'une
autre réflexion: si une des armées peut prétendre
avoir perdu une bataille mais pas la guerre, cela sous-entend qu'en
face, l'armée adverse peut prétendre avoir gagné
une bataille, mais pas la guerre.
Cette notion très relative
de la victoire, Clausewitz la manie au travers de nombreux exemples.
Telle ou telle bataille, considérée comme une victoire
peut avoir eu une incidence désastreuse sur la suite des
opérations. En clair, ce qui importe n'est sans doute pas de
gagner une bataille, mais bien de gagner la guerre et il convient donc
d'avoir une vue d'ensemble. En se contentant de regarder si la bataille
a été gagnée, il est tentant de trouver des
raisons d'être satisfait et dans ce cas, il y a peu de chance que
l'on cherche à s'améliorer, en vertu du fait que l'on ne
cherche généralement à améliorer que ce qui
a échoué.
En incendie, le principe d'analyse
à court terme l'emporte généralement: nous
arrivons face au feu et il y a des flammes. Des actions plus ou moins
organisées sont mises en place et à la fin, il n'y a plus
de feu. La bataille est gagnée et tout le monde est satisfait.
Revenons
à la logique militaire de Clausewitz en imaginant deux
armées qui combattent l'une contre l'autre. Chaque armée
est composée de 10.000 hommes.
- Première
hypothèse: à l'issu de la bataille, la première
armée est réduite à 500 hommes et la seconde
à 600. C'est donc une victoire de la seconde armée.
- Seconde
hypothèse: à l'issue de la bataille, la première
armée est réduite à 5000 hommes, tandis que la
seconde est réduite à 9500. C'est également une
victoire de la seconde armée.
Mais nous comprenons bien
que la meilleure victoire est sans doute la seconde, même si la
première armée reste forte. Car dans la première
victoire, s'il y a effectivement victoire au niveau une bataille, la
guerre aura certainement du mal à être gagnée avec
une armée ne comportant plus que 600 hommes.
Selon Clausewitz
la "victoire" doit donc être relativisée. Pour la gestion
des incendie, il doit en être de même. Si nous abordons une
maison en feu, même en ne faisant rien du tout, le feu
s'éteindra, un jour ou l'autre. La notion de "feu éteint
= victoire" est donc absurde puisque de toutes façons, si le feu
éteint est la condition de la victoire alors il y a toujours
victoire.
Calquons notre exemple militaire sur l'incendie. Nous sommes face à un appartement dans lequel une chambre est en feu.
- Première
hypothèse: le feu passe dans la chambre voisine, puis monte
à l'étage supérieur. Le feu est éteint au
bout de 3 heures, a mobilisé 50 personnes et une dizaines de
camions. Tout l'appartement est détruit ainsi que celui de
l'étage supérieur.
- Seconde hypothèse: le
feu est attaqué différemment, avec des moyens initiaux
plus puissants. Il n'a pas le temps de sortir de la chambre et il est
éteint en 30 minutes, en ayant mobilisé une équipe
de 6 hommes et un camion.
Dans les deux cas, il y a "victoire"
puisque le feu est éteint. Mais pouvons-nous considérer
ces deux victoires comme étant identiques? Certainement pas.
Mais nous voyons bien qu'à se contenter de dire "feu
éteint = victoire", nous restons loin d'une analyse correcte.
La
première leçon de Clausewitz est bien celle-là: la
victoire n'est peut être qu'apparence. Or, cette apparence de
victoire est trompeuse car elle laisse imaginer que les actions sont
bonnes alors qu'elles ne le sont pas, ou en tout cas, qu'elles
pourraient être meilleures. D'ailleurs, lorsque nous observons
les réactions des sapeurs-pompiers face à des accidents impliquant d'autres sapeurs-pompiers,
nous constatons une incapacité d'analyse et de remise en
cause. Face à une situation relativement classique, le
sapeur-pompier est globalement incapable de dire "
le feu a
été éteint, mais nous n'avons pas
été bon". Alors comment imaginer qu'il puisse
réaliser une analyse objective des carences, lorsque
cette analyse doit se faire suite au décès d'un
collègue?
Idée pour favoriser l'analyse Le fait de pouvoir chiffrer les
batailles en terme de nombre de morts, favorise évidement l'analyse
telle que la conçoit Clausewitz. Pour l'incendie, il faut trouver
d'autres éléments de mesures, d'autres "métriques" pour reprendre un
vocabulaire qualité. Nous savons que l'extinction est un phénomène
immédiat: l'eau qui tombe sur une flamme éteint celle-ci immédiatement.
Partant de cette constatation physico-chimique évidente, nous pouvons
imaginer la gestion suivante: a l'arrivée sur les lieux, une certaine
surface est déjà détruite et une autre surface est en feu. Durant le
temps de mise en oeuvre des moyens, cette surface va évoluer. Evaluons
donc cette surface au moment exact ou nous allons pouvoir commencer à
envoyer de l'eau. Nous avons par exemple la première chambre totalement
carbonisée et la cuisine en feu. La chambre fait 18m2, et la cuisine
15m2. Nous avons donc, avant même d'avoir activé une lance, perdu
18+15=33m2. Ne nous occupons pas de savoir si la cuisine sera
intégralement détruite ou non, mais considérons là comme perdue. L'opération
d'attaque est réalisée et le feu est éteint. Victoire? Oui, mais avec
nuance puisque de toutes façons, le feu s'éteindra à un moment ou à un
autre. Reprenons nos mesures afin de déterminer la surface détruite
après extinction. Si nous trouvons 33m2, donc une surface identique à
celle qui était détruite lors de l'ouverture des lances, nous pourrons
estimer notre victoire comme parfaite. Si nous trouvons par exemple 10%
de plus, donc environ 37m2, nous pourrons considérer que la victoire
est tout à fait correct. A 50m2, il faudra commencer à se remettre en
cause, tandis qu'à 100m2, il faudra bien avouer que la victoire n'en a
que le nom. Quand aux cas ou le feu démarre dans un bureau et où il se
termine par la destruction complète du bâtiment, force est d'avouer que
la notion "feu éteint = victoire" tourne au ridicule. |
Seconde notion: le brouillardDans la série d'articles sur la
tactique
nous avons émis l'idée que, contrairement à une
idée répandue chez les sapeurs-pompiers, les feux
n'étaient pas tous différents les uns des autres, mais
plutôt globalement identiques. Cette notion d'apparente
différence d'éléments pourtant identiques, est
définie par Clausewitz sous le terme de "
brouillard de la
guerre". En fait, toutes les guerres sont identiques dans le sens ou le
noyau est toujours le même. Mais autour de ce noyau se trouve un
brouillard, variable. Nous retrouvons ici notre notion de 80-20: tous
les feux d'appartements sont semblables à 80%. Ils ne se
distinguent les uns des autres que par le brouillard qui les entoure.
Ce brouillard ne participe qu'à 20% des différences, mais
comme c'est lui que l'on voit en premier, il cache le noyau central,
donnant ainsi l'impression que les situations sont toutes
différentes les unes des autres.
Cette notion de
"
brouillard de la guerre", est donc totalement valide dans notre cas, a
ceci prés que nous la nommerons "
brouillard du feu".
C'est la
prise en compte de cette notion qui nous permet de mettre en oeuvre un
processus tactique commun.
Troisième notion: les frictionsPour
Clausewitz, les situations ne sont jamais fixes. Elles évoluent
au fur et à mesure de la guerre et même de la bataille.
Tel point qui semblait pouvoir résister à la
poussée ennemie peut se trouver submergé quelques
instants plus tard. Si la méthodologie initiale était
bonne à un certain moment, elle peut donc ne plus l'être
quelques instant après. L'issue de la bataille va en partie
dépendre de la capacité et de la rapidité de
modification de méthodes en fonction de ces changements qui sont
dénommés friction.
Ce n'est donc pas une analyse
initiale quasi-parfaite qui donnera la victoire, mais plutôt la
capacité d'analyse permanente. En fait, se rendre compte le plus
vite possible que quelque chose évolue. Il est
intéressant de noter que dans leur ouvrage sur les
équipes RIT, Jakubowski et Morton estiment que les accidents
surviennent principalement lorsque les individus sont surpris par la
dégradation de la situation.
Lorsque nous analysons les
pratique incendies, nous constatons que souvent les intervenants
tentent (consciemment ou inconsciemment) de faire perdurer le plus
longtemps possible la méthodologie initialement choisie. Lorsque
le dispositif change c'est généralement parce qu'on ne
peut plus faire autrement alors même que ce changement devrait
faire partie de la logique des choses. A l'inverse, en secourisme, nous
n'avons pas un bilan et une action mais un cycle permanent bilan -
action: chaque bilan est suivi d'une action dont le résultat est
estimé au travers d'un bilan engendrant à son tour une
action et ainsi de suite.
Sur certains secteurs incendies (en
Belgique notamment) la gestion globale de l'intervention valide un
fonctionnement peu évolutif, en privant le chef de cette vue
d'ensemble par un rôle de proximité avec le personnel
engagé dans la structure. Il est fréquent que le chef soit à
côté de son binôme d'attaque, perdant ainsi
totalement la vue d'ensemble et laissant plus ou moins le reste de son
personnel libre d'agir, ce qui peut aboutir à des situation
assez embarrassantes. Il suffit d'ailleurs de regarder les grades des
victimes (décédés ou blessés) et leur
localisation lors des accidents pour constater que trop souvent, leur
place n'était pas optimale. Avoir ainsi un Lieutenant
blessé à l'intérieur d'une structure, au
même endroit qu'un binôme d'attaque devrait amener à
se poser des questions sur la méthode d'engagement du personnel.
Car si le binôme est incapable de réaliser correctement le
travail, alors il ne faut pas l'engager. Et à l'inverse, s'il
est tout à fait apte à gérer sa mission, alors
faisons lui confiance et laissons le travailler.
Nous trouvons aussi
des éléments montrant cette linéarité de
pensée, dans le choix entre méthode offensive et
méthode défensive, au sein des corps de sapeurs-pompiers
Américains. Dans la majorité des ouvrages et des
pratiques, nous constatons que le déroulement n'est pas
cyclique: il ne se fait qu'une fois. A l'arrivée sur les lieux,
c'est généralement le mode offensif qui est choisi.
Lorsque la situation se dégrade, c'est toujours le mode offensif
que l'on tente de maintenir, coûte que coûte, jusqu'au
moment ou la situation devient tellement intenable que l'on passe en
mode défensif. Mais en fin de compte ce changement de
méthode n'intervient qu'une fois: une fois en mode
défensif, on reste généralement dans ce mode.
Depuis
Clausewitz, la pensée militaire a évolué dans une
autre direction. Dans l'ouvrage "Tactique Générale",
ouvrage de l'armée de terre Française, l'offensive et la
défensive sont traités de façon nettement plus
imbriquées: "
La défensive contribue
généralement à la reprise de l'offensive sans
perte d'initiative soit en phase préliminaire, soit pour faire
face à une surprise adverse".
Or, pour que cette
défensive puisse redevenir une offensive, encore faut-il
disposer de moyens. Concrètement, pour pouvoir repasser le plus
vite possible en offensive, il faut avoir été capable de
déceler rapidement que le feu prenait le dessus, afin de passer
rapidement en défensive, sans attendre que les moyens soient
totalement débordés. La reprise de l'ascendant sur le feu
ne pouvant se faire qu'avec des moyens humains et matériels
intacts.
En ne s'apercevant pas de la dégradation de la
situation ou en essayant de résister coûte que
coûte, nous n'aboutirons qu'à la destruction de nos moyens
de lutte: lances que l'on laisse sur place pour se sauver, bouteilles
d'air vidées rapidement par du personnel qui subit au lieu de
combattre efficacement, personnel stressé, fatigué et
parfois brûlé. Dans ces conditions nous ne devrions plus
parler de passage en défensive mais bien de retraite ou
même de débandade car le retour en mode offensif sera
généralement impossible.
Clausewitz indique ce fait dans son ouvrage, de la façon suivante: "
Le
lendemain de sa défaite, des renforts ne feront jamais retrouver
le chemin de la victoire à une armée battue".
Quatrième notion: l'effet majeurIl
est question de l'effet majeur dans l'ouvrage de Clausewitz, mais la
meilleure définition que nous pouvons en trouver et sans doute
celle issue de l'ouvrage "Tactique Générale"
précédemment cité:
"L'effet majeur est la condition dont la réalisation garantit le
succès de la mission. Il exprime les effets à obtenir sur l'adversaire
ou le milieu en un temps et un lieu donnés". |
Le
rôle du commandement doit être de définir l'effet
majeur qu'il souhaite et ensuite de mettre en oeuvre son
système pour atteindre cet effet majeur.
Au départ,
des actions basiques peuvent être entreprises puisque de toutes
façons les situations sont globalement semblables. Ceci
étant, le "brouillard" doit être analysé afin de
distinguer les points différents. Le but pourra alors être
défini et la manière de l'atteindre pourra être
déterminée. Cette manière dépendra
évidement du but, mais dépendra également des
moyens humaines et matériel engagés, non seulement en
terme de quantité, mais aussi en terme de qualité, le
tout étant inter-dépendant.
La définition du
"temps" et du "lieu" devront se faire là encore en fonction du
but et des moyens. Cela peut sembler évident, mais une analyse
des incendies qui ont dégénéré montre que
dans la plupart des cas, l'effet majeur n'a pas été
correctement défini. Cette mauvaise définition (ou plus
souvent cette absence de définition) conduit à la mise en
oeuvre d'actions et à l'utilisation de moyens qui ne peuvent pas
permettre d'atteindre le but recherché, ou le but
imaginé.
Sur le terrain, face à un feu, celui
qui a un peu de recul se demande parfois "
Mais qu'est ce qu'ils
font??", en voyant le personnel courir dans tous les sens et
entreprendre des suites d'actions sans lien entre elles, simplement
parce que le but n'a pas été correctement défini.
Car, attention, prendre comme but "
on va éteindre" n'est pas
suffisant. D'un point de vue militaire cela reviendrait à se
contenter de définir une tactique par "
on va gagner la bataille"
ce qui est particulièrement simpliste.
Ainsi, sur un feu,
les intervenants ne se font pas déborder parce qu'ils sont de
mauvais sapeurs-pompiers ou bien parce que leur matériel est de
mauvaise qualité. Ils se font déborder simplement parce
que le but à atteindre n'a pas été correctement
défini. La bonne définition du but à atteindre ne
doit pas se faire de façon isolée mais doit prendre en
compte les moyens (humains et matériels).
Prenons à
nouveau le cas militaire en imaginant un commandement qui
prévoit l'enfoncement des troupes adverses par son infanterie.
Le but est défini. Pour favoriser l'infanterie, il est
décidé de faire une préparation d'artillerie. Sauf
que si l'on ne dispose pas d'artillerie, la préparation ne
pourra pas se faire et l'attaque par l'infanterie sera certainement un échec complet.
Le but à atteindre pourra donc
s'avérer bon, du moins en théorie. Car en pratique, les
moyens humains et matériels ne permettent pas de l'atteindre.
Nous voyons donc bien que le but doit se définir en fonction de
la possibilité qu'il y a de l'atteindre.
Lorsque les
sapeurs-pompiers se font déborder, c'est donc que l'effet majeur
(donc en quelque sorte le but combiné aux actions) n'a pas
été correctement défini. Si cela avait
été le cas, donc si la notion d'effet majeur avait
été utilisée, il aurait sans doute
été possible de constater que les moyens engagés
ne permettait pas de l'atteindre. Il aurait alors été
possible de revoir ses ambitions à la baisse donc de
définir un but différent et de préparer un effet
majeur conforme au but, en fonction des moyens à disposition.
ConclusionLa
lecture de l'ouvrage de Clausewitz est riche d'enseignements. Mais
cette lecture est particulièrement ardues, d'autant que
certaines parties sont tellement en phase avec son époque
qu'elles s'en trouvent être aujourd'hui assez
dépassées. Il n'en demeure pas moins que les
différents notions (relativité de la victoire,
brouillard, friction et effet majeur) sont parfaitement adaptables
à l'incendie.
Bibliographie- De la guerre. Carl Von Clausewitz. Edition Perrin, collection Tempus. Traduction de Laurent Murawiec. ISBN-978-2-262-02458-1
- Tactique
Générale. Armée de terre. Edition ECONOMICA.
Préface du Général de Corps d'Armée Antone
Lecerf. ISBN-978-2-7178-5625-5
- Rapid Intervention Teams. Greg Jakubowski et Mike Morton