L'article
précédent a permis de mettre en place un
système de courbes, très simple, permettant de juger de
la puissance thermique des feux en fonction des surfaces et par
là même d'estimer les moyens hydrauliques permettant
de mener à bien les actions, tant d'un point de vue
qualité que sécurité. Mais l'estimation de
la dimension des locaux ne peut se faire en ouvrant. En effet, la
moindre ouverture dans la structure change le profil de ventilation du
feu et fait progresser celui-ci. C'est donc une vue
extérieure de l'habitation ou du bâtiment qui doit
permettre de juger de la dimension maximale des locaux
intérieurs. Dans ce deuxième article, nous verrons que
ces surfaces ne sont pas toujours en accord avec l'idée
que l'on s'en fait. Nous étudierons quelques
exemples et nous verrons l'adaptation des différentes
lances aux différentes surfaces.
Note: pour simplifier, lorsque nous parlerons de «45» cela concernera les tuyaux ou les lances permettant
d'atteindre un débit de 500lpm, que le tuyau soit de 38,
40 ou 45mm. De même, lorsque nous parlerons de «70»
cela désignera les tuyaux et lances permettant d'obtenir
un débit de 1000lpm.
Estimation des surfaces
L'estimation de la puissance thermique potentielle d'un feu
va permettre d'estimer les moyens hydrauliques
nécessaires. Cela va permettre également de juger de
l'action: si nous disposons des moyens nécessaires,
l'attitude sera offensive. Dans le cas contraire, soit
l'attaque se produira à grande distance (appelons cela une
attitude offensive sécurisante par exemple) et si les moyens
sont totalement insuffisants, il ne restera qu'à laisser
brûler ce qui brûle déjà, tout en essayant de
protéger ce qui est encore intact.
Face à une maison, un appartement, un bureau, il faudra estimer
les surfaces des «pièces» (que nous appelons
«locaux») avant de pénétrer dans le
bâtiment (que nous appelons «structure»). Car la
moindre rupture de l'intégrité de la structure
(rupture de fenêtre, ouverture de porte?) provoque une
entrée d'air et fait rapidement progresser le feu.
C'est donc presque exclusivement une vue «de
l'extérieur» qui doit permettre d'estimer la
surface du plus grand volume, donc les moyens.
Surface des habitations individuelles
Afin de rendre les choses plus concrètes, il faut trouver des
exemples et pour cela il suffit d'utiliser internet. Cherchez
simplement «plan maison» sur
Google et vous trouverez de
nombreux sites qui vendent des plans de maisons. Ils en
présentent néanmoins des vues réduites,
suffisantes pour être utilisées en exercices. Ce sont des
plans de maisons déjà construites, en construction ou qui
vont l'être. Mais en tout cas, elles reflètent une
tendance mondiale: l'augmentation de la surface des pièces.
Il suffit de prendre contact avec quelques architectes, de quelque pays
que ce soit, pour valider ce point: les prêts bancaires sont de
plus en plus longs, les emprunts de plus en plus élevés
et les maisons de plus en plus grandes. Logique: lorsque l'on
s'endette pour 40 ans, on ne construit pas une cage à
lapin !
Et à l'intérieur, la solidité des structures
porteuses associée à la grande qualité de
l'isolation, donne la possibilité d'avoir «de
l'espace» donc des grands volumes. Finies les petites
pièces minuscules pour conserver la chaleur tandis que le reste
de l'habitation restait gelée. Or, la puissance de
l'incendie dépend du volume donc dans nos calculs
simplifiés, de la surface des pièces. Et qui dit grande
pièce, dit grande puissance.
Le dessin ci-contre représente une maison relativement basique dont le plan est disponible sur internet (http://www.planimage.com).
Il y a seulement 20 ans, cette maison aurait possédé des
pièces de 3mx4m, voir 4x5 donc 20m2, grand maximum. Mais
aujourd'hui, l'espace est ouvert. Regardez les deux autres
images, représentant le plan et une vue perspective. |
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Nous constatons que la partie droite est un «espace de vie»
comme se plaisent à dire les architectes. Et cet espace de vie
s'étend sur près de 10m de profondeur et
près de 6m de large, soit une surface au sol de plus de 60m2 en
prenant en compte l'entrée et le couloir. Si nous
reprenons l'article précédent et les courbes de
puissance associées aux surfaces, nous constatons qu'il
nous faut une lance débitant environ 600 à 700 litres par
minute, pour espérer lutter contre l'emballement thermique
d'un incendie se développant dans une telle pièce.
En clair, un binôme bloqué dans la pièce principale
de cette maison, avec un feu au maximum de sa puissance, ne pourrait
lutter et vaincre ce feu qu'en ayant des moyens hydrauliques que
seuls des tuyaux de «70» pourront fournir ! Quant à
tenter la recherche une victime dans une des chambres de gauche, sans
attaquer le feu, cela tourne au suicide !
D'autant plus que cet espace est composé de ce qui,
anciennement, aurait été trois pièces: cuisine,
salle à manger, salon. C'est-à-dire à la
fois un espace de risque de déclenchement de feu (plaques de
cuisinière, four, appareils électriques divers) et un
espace de forte concentration d'éléments
combustibles (moquette, télévision, sofa, fauteuil).
Alors que précédemment, la zone de déclenchement
était séparée de la zone combustible (cuisine
d'un côté, salon de l'autre) tout est de plus
en plus groupé. Et ne vous voilez pas la face en disant que ce
plan est exceptionnel: il reflète la réalité des
maisons en construction sur tous les secteurs d'interventions
(donc le vôtre également) et vous trouverez quelques
dizaines voir quelques centaines de milliers de plans de ce type sur
internet. De quoi donner d'excellentes idées à tous
les futurs propriétaires.
Surface des appartements
Il est tentant de se dire que cela ne concerne que les maisons
individuelles. Mais le concept des grands espaces est également
de mise dans les appartements. La société Virtagence (
http://www.virtagence.fr/ex.php)
montre des habitations en 360° avec des appartements
également «ouverts» dont les surfaces de
pièces sont pratiquement comparables à ce que l'on
trouve dans les maisons individuelles.
Sur les deux plans ci-dessous, nous constatons que la zone
salle-à-manger / salon est regroupée. Avec la
télévision, le salon est devenu une zone à
très fort taux d'occupation. Tout est lié: un
écran de télévision de grande taille demande un
recul important donc une grande pièce. Personne n'irait
plus acheter un appartement avec un salon obligeant à avoir le
nez à seulement 1,50m de l'écran ! Le gain de
surface s'est donc fait progressivement sur la cuisine. Il y a 50
ans, la cuisine était le lieu de préparation des repas,
mais aussi le lieu où se prenaient ces repas. La
salle-à-manger ne servait que pour les grandes occasions.
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A gauche plan d'un appartement de 79m2 et à droite plan
d'un appartement de 134m2. Secteur d'Aguas Clara
(Brésil-DF). |
Aujourd'hui, la cuisine sert à préparer les plats,
rapidement, puis ceux-ci sont transférés dans la
salle-à-manger. Et comme cela produit de nombreux allez-retours
entre la cuisine et la table, la cuisine est ouverte. Soit elle
communique par une grande ouverture, soit cette ouverture est de taille
«normale» mais dans tous les cas, les portes ont
pratiquement disparu.
Le problème d'accroissement des surfaces se pose donc également pour les appartements.
Surface des locaux de bureaux
Sachant que le problème se pose et se règle en fonction
de la surface du local, nous devons nous méfier des locaux dont
l'architecture peut faire croire à des zones distinctes
alors que la réalité est tout autre. C'est le cas
des bureaux de type «open space», constitués
d'un grand espace, parfois très haut, dans lequel les
employés sont répartie en zones.
Soit nous sommes en présence d'un «open space»
non-séparé, c'est-à-dire que tous les
employés se voient, soit il y a des cloisons. Dans le premier
cas, le local sera traité comme un grand local: la
portée de la lance doit être suffisante, mais en tout cas
rien ne viendra entraver le parcours du jet. Ainsi une attaque
combinée pourra atteindre les murs. Si l'open-space
dépasse une quarantaine de mètres carrés,
c'est donc une lance permettant d'atteindre un débit
de 1000 lpm qui sera utilisée, sauf si la configuration permet
l'usage d'une lance à 500 lpm.
Dans le cas d'un «open-space» avec cloisons, les
choses se compliquent très sérieusement. En effet, ces
«open-space» possèdent des bureaux
séparés les uns des autres par des cloisons,
généralement très nombreuses, qui partent du sol,
mais ne vont pas jusqu'au plafond. Les fumées vont donc
s'élever, remplir toute la partie supérieure du
volume et se propager au-dessus des cloisons. A ceci s'ajoute le
fait qu'une observation de ces cloisons de séparation
montre que celles-ci sont souvent occupées par des calendriers,
des post-it, les photos des enfants etc? donc des
éléments combustibles, placés plus haut que les
bureaux. Ces éléments vont être chauffés par
les fumées, vont pyroliser et sans doute prendre feu,
communiquant ainsi rapidement l'incendie, sur une grande
distance.
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A gauche un système open-space avec des cloisons amovible. A
droite un open-space avec des alvéole (Agence de
Publicité BETC Euro RSCG, faubourg Saint-Martin (Paris) Photo
Journal du Net / Agathe Azzis). |
Quant à la portée des lances, elle sera fortement
handicapée par la présence de ces cloisons. A ceci
s'ajoutera la difficulté de découverte du foyer
puisque les cloisons empêchent de voir le contenu des
différents box.
Une très grande vigilance sera nécessaire, avec des
moyens hydrauliques très puissants. Là encore, le concept
du «Platoon» trouve son intérêt avec une lance
de 45 qui protége en refroidissant sur une courte distance et
une lance de 70 qui profite de sa grande portée pour refroidit
à grande distance. Se méfier également des faux
plafonds, très fréquents dans ce genre de concept de
bureau.
Surface ou volume ?
La photo de l'open-space de l'agence BETC Euro RSCG,
amène à se poser la question du volume, compte tenu de la
dimension verticale de cette structure.
Dans le cas d'un calcul «à minima» (cf.
courbes bleues sur les graphiques du
précèdent article),
c'est la surface au sol qui est utilisée. Par contre dans
le cas d'un calcul «à maxima» (cf. courbes
rouges sur les graphiques du
précèdent article),
c'est le volume qui est pris en compte. Etant donné
qu'il n'est pas facile de calculer les volumes, nous avons
tout ramené à un problème de surface, en estimant
que les plafonds étaient à 2,40m. C'est ce qui nous
a donné les trois estimations prises en compte: 0,5MW, 1,25MW
et 3MW par mètre carré.
Par chance, nous constatons que les technologies actuelles des lances
(système à clapet et tête de diffusion à
denture), les mettent en adéquation avec les puissances. En
effet, si nous mettons une lance en jet diffusé, afin de couvrir
une grande surface, et que nous «balayons» devant nous avec
un tel jet, nous constatons que la surface maximale qu'il est
possible de couvrir, correspond à la surface qui va donner la
puissance maximale absorbable avec cette lance.
En clair, une lance à 500lpm va permettre de couvrir un local
qui va produire une puissance comparable à ce qu'une lance
à 500lpm va pouvoir absorber.
Cependant, cela ne fonctionne que lorsque nous traitons cette question
d'un point de vue surface donc dans des locaux à plafond
de 2,40m. Bien évidemment, si le plafond fait 2,50 ou 2,60m,
cela fonctionnera quand même car les marges d'erreurs sont
assez grandes. Mais dans le cas d'un espace ouvert sur 2
étages, ou plus, les choses vont rapidement se compliquer.
D'abord la puissance thermique maximale sera largement
supérieure à nos estimations. Puisque celle-ci
dépend du volume en terme de volume, un espace sur deux
étages produira potentiellement une puissance 2 fois
supérieure à l'estimation faite en prenant la
surface avec seulement un étage de haut.
En plus, en terme de portée, les choses deviendront très
différentes. La technique du pulsing, qui permet la progression,
se fait à petit débit. Le but est de suspendre des
gouttes dans la couche gazeuse, en évitant de toucher les
parois. Un coup de lance, très rapide, à 150lpm, permet
de réaliser cette opération de façon optimale.
Mais uniquement dans un local avec une hauteur de plafond
d'environ 2,40m. (voir l'article sur
la progression). Dans
le cas d'un local avec un plafond plus haut, ce type
d'action ne sera pas efficace. Il faudra un débit plus
important et travailler par exemple à 300lpm ou plus, pour le
refroidissement de la zone gazeuse, afin d'avoir une
portée plus grande et traiter des volumes plus grands, à
plus grande distance.
Ceci étant, difficile de dire s'il est plus facile de
gérer un open-space avec plafond bas ou un open-space avec un
plafond très haut. Dans le cas du plafond haut, la puissance
sera considérable puisque le volume sera énorme, mais il
sera possible d'arroser en hauteur pour faire retomber
l'eau dans les espaces de travail. Avec un open-space avec des
petites cloisons et un plafond bas, cette méthode ne pourra pas
marcher et seule une progression (extrêmement dangereuse)
permettra d'atteindre les points de feu.
Feu d'open-space: l'INSS
Le 27 décembre 2005, à 6H30 du matin, un incendie
s'est déclaré au 6éme étage de
l'un des immeubles de bureaux de l'INSS (Instituto Nacional
do Seguro Social), situé dans le Quadra 2 du secteur Autarquias
Sul de Brasilia (Distrito Federal - Brésil). Le feu s'est
propagé au 7éme, 8éme, 9éme et 10éme
étage. Les étages inférieurs (5éme et
4éme) ont également été fortement
endommagés.
Nous sommes ici face à un feu d'immeuble, mais dans le
cadre d'un immeuble ne contenant pas de logements. Les bureaux
sont de type open-space, avec une hauteur de plafond
«classique».
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A gauche vue extérieure de l'INSS durant l'incendie.
Il suffit de compter le nombre d'étages pour estimer la
dimension des flammes. A droite vue intérieur de l'INSS
après l'incendie. La surface au sol est très grande
et la présence des cloisons mobiles et des poteaux aurait
gêné l'utilisation des lances. |
Ici, les surfaces sont importantes et la puissance calculée
dépasse largement la capacité des moyens sur tuyaux de 45mm. Il est évident que seule la portée et la
capacité d'absorption de lances offrant des débits
de l'ordre de 1000lpm sont envisageables ici.
Apprendre à changer de matériel
Cette analyse des puissances et de l'évolution des
volumes, montre que les lances sur tuyaux de 40 à 50mm donc
débitant au maximum 500lpm, sont utilisables sur les habitations
individuelles, mais pas sur des bureaux ou des habitants à
grande surface.
Ce point est particulièrement important à prendre en
compte. En effet, quel que soit le pays, les sapeurs-pompiers ont
pratiquement tous utilisés, pendant de nombreux années,
des systèmes sur dévidoirs. Qu'il s'agisse de
LDT Françaises, de HP Belges ou de Booster Line Anglo-Saxonnes,
tous ces systèmes se sont avérés suffisants,
durant plusieurs décennies, à tel point que certains se
refusent encore à regarder la réalité en face,
à savoir que les débits disponibles avec ces outils sont
en totale inadéquation avec les besoins actuels.
Or, l'abandon de ces systèmes petits débits se fait
systématiquement au profit des lances sur tuyaux de
diamètre 40 à 45mm. Nous constatons que l'outil
unique est remplacé par un autre outil unique, ce qui
n'est pas une bonne solution car cela ne fait que décaler
le problème, sans le résoudre totalement.
Il y a encore quelques années, une lance petit débit
montant par exemple à 180lpm, suffisait sur la
quasi-totalité des feux. Désormais, sur un feu un peu
violent, elle ne suffit plus. En la remplaçant par une lance sur
tuyau de 45, nous résolvons le problème, mais pas en
totalité: face à un bureau que le binôme
découvre comme étant «open-space», la lance
sur tuyau de 45 donnera le même résultat que la lance
à 180lpm sur une salle-à-manger dans laquelle le feu
monte rapidement en puissance. C'est-à-dire? rien !
Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il ne faut pas
considérer «une lance» mais un ensemble de moyens.
Dans le cas de surface de l'ordre de 40 à 50m2, une lance
de «45» fera l'affaire. Elle sera rapidement
doublée par une lance équivalente, qui viendra en soutien
actif (et pas en attente !). Dans le cadre de surface plus grande, soit
il faudra mettre tout de suite deux lances de 45 en attaque, soit il
faudra opter pour une attaque à la lance de 70, qui
elle-même devra être soutenue par une lance de 45. En
effet, la lance de 45, avec sa faible portée, pourra
protéger les intervenants en créant des zones
fraîches, tandis que la lance de 70 pourra travailler à
une plus grande distance.
Portée des lances
Quelques photos permettent de se rendre compte des possibilités et des différences.
Ci-contre, différence de portée entre une lance
Haute-Pression Belge à 200lpm (à gauche) et une lance
basse-pression sur tuyau de 45, à 500lpm (à droite). La
portée change en grande partie avec le débit, ce qui
explique que la lance de 45 possède une portée
très largement supérieure à la portée de la
lance petit débit.
Dans le cas d'une attaque en
intérieur, le débit changera donc l'absorption,
mais changera aussi la portée et une lance petit débit
sera rapidement incapable de balayer la totalité du local
impliqué. |
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Ci-dessus, attaque combinée (Z) réalisée avec une
lance à 1000lpm. La portée est incompatible avec les
dimensions d'une habitation individuelle de dimensions
«classiques» mais en parfaite adéquation avec les
pièces de grande surface ou de grande hauteur de plafond.
Même si le recul est important, les essais ont montré que
l'utilisation d'une telle lance pour l'attaque
combinée, était tout à fait possible. Seul point
de détail: il faut que l'aide (ou les aides) soit assez
loin ou fasse pivoter le tuyau en même temps que le porte lance,
au risque de coincer le bras de celui-ci dans le pli du tuyau
(très douloureux!). A noter aussi que, contrairement à
ce que nous pourrions croire, la progression ne pose pas de
problème: le tuyaux est lourd, mais comme il est soulevé
mètre par mètre, il est aussi facile de progresser avec
ce tuyau qu'avec un tuyau de 45.
Quant à la taille de gouttes, elle est identique à la taille des gouttes des lances de 45. Dans la progression, la question concernera sans doute la portée. Avec un angle de 45° par rapport au sol, si le plafond est à 2,40m, avec une lance à 1000lpm réglée à son plus petit débit, il y aura surplus de vapeur. Il faudra sans doute pulser plus "à plat" pour éviter de toucher le plafond. L'idéal étant, dans une progression avec plafond bas, d'avoir un Platoon donc un binôme avec une 45 et un autre avec une 70 et de laisser la 45 s'occuper de la progression et du refroidissement de la zone dans laquelle se trouvent les deux binômes.
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A gauche, attaque combinée à la lance de 45. La surface
qu'il est possible de gérer, tant en terme
d'absorption qu'en terme de surface couverte, est de
l'ordre de 40m2 au maximum. A comparer avec la surface couverte
d'eau suite à une attaque combinée à 1000lpm
(photo de droite) |
Dégâts des eaux
Il est peut-être bon de rappeler que la
quantité d'eau utilisée est d'autant plus
faible que le débit est
important. Une lance à 1000lpm utilisée avec une attaque
combinée en «Z» donc sur trois secondes, enverra un
total de 1000/60x3 = 50 litres d'eau.
Pas de quoi s'affoler en termes d'inondation.
D'ailleurs, lorsqu'il y a
inondation, c'est simplement parce que les moyens hydrauliques
ont été
sous dimensionnés: n'arrivant pas à assommer le
feu, les
sapeurs-pompiers ont arrosé pendant longtemps et c'est
cette durée
d'arrosage qui provoque les dégâts. |
Conclusion
Les locaux ont évolués. Ils sont de plus en plus grands.
Il est donc nécessaire de prévoir des moyens
considérables. Globalement, nous pouvons dire que les
sapeurs-pompiers doivent sortir au minimum des moyens permettant
d'atteindre 500lpm, mais qu'il faut toujours garder
à l'esprit l'éventualité de moyens
plus gros. S'entraîner à mettre en oeuvre des moyens
d'attaque de l'ordre de 1000lpm et apprendre à les
utiliser est un impératif car contrairement aux apparences, ces
moyens ne sont pas exclusivement réservés aux attaques
par l'extérieur.
Avec un peu d'exercice et une utilisation des graphiques de
l'article précédent, il devient possible de juger
rapidement des besoins, et de mettre rapidement en ?uvre le
matériel qui répondra à cette attente.